La police observe la Tour Eiffel depuis le Trocadéro à l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Agrandir / La police observe la Tour Eiffel depuis le Trocadéro à l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, le 22 juillet 2024. (crédit : Hector Vivas/Getty Images)

À la veille de la cérémonie d’ouverture, Paris est une ville inondée de sécurité. Quarante mille barrières divisent la capitale française. Des groupes de policiers en gilets pare-balles patrouillent dans de jolies rues pavées. La Seine est inaccessible à quiconque n’ayant pas déjà été préalablement contrôlé et muni d’un QR code personnel. Des soldats en tenue kaki, présents depuis les attentats de 2015, traînent près d’une boulangerie au bord d’un canal, portant des bérets et tenant de grandes armes contre leur poitrine.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a passé la semaine dernière à justifier ces mesures comme un acte de vigilance, et non comme une exagération. La France fait face au “plus grand défi sécuritaire qu’un pays ait jamais eu à organiser en période de paix”, a-t-il déclaré aux journalistes mardi. Dans une interview avec le journal hebdomadaire Le Journal du Dimanche, il a expliqué que “des individus potentiellement dangereux” avaient été interceptés en postulant pour travailler ou faire du bénévolat aux JO, incluant 257 islamistes radicaux, 181 membres de la gauche radicale et 95 de l’extrême droite. Hier, il a déclaré à la chaîne d’information française BFM qu’un citoyen russe avait été arrêté sous soupçon d’organiser des actes de “destabilisation à grande échelle” pendant les Jeux.

Les Parisiens se plaignent encore des fermetures de routes et des pistes cyclables qui se terminent abruptement sans avertissement, tandis que des groupes de défense des droits humains dénoncent des risques inacceptables pour les droits fondamentaux. Pour les Jeux, ce n’est rien de nouveau. Les plaintes concernant une sécurité dystopique sont presque une tradition olympique. Les éditions précédentes ont été caractérisées comme Londres en confinement, Tokyo forteresse, et la “course aux armements” à Rio. Cette fois, ce sont les mesures de sécurité les moins visibles qui se sont révélées être parmi les plus controversées. Les mesures de sécurité à Paris ont été renforcées par un nouveau type d’IA, alors que la ville permet à des algorithmes controversés de scanner les vidéos de surveillance dans les stations de transport à la recherche de menaces. Ce système a été testé à Paris en mars lors de deux concerts de Depeche Mode.

En tant que citoyen français, je ressens un mélange d’excitation et d’inquiétude à l’approche de ces Jeux Olympiques. L’idée de célèbrer des athlètes du monde entier dans notre capitale est captivante, mais les enjeux de sécurité et les implications pour nos libertés fondamentales suscitent un débat essentiel que nous ne devons pas ignorer.

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