Les films d’horreur coréens se distinguent par leur exploration de thèmes psychologiques et mythologiques, souvent centrés sur des récits de vengeance ou un folklore culturellement pertinent. Les meilleurs films d’horreur coréens sont sanglants, violents et souvent très extrêmes en matière de gore, mais les tactiques de peur ne sont pas le cœur de leur réalisation. Au contraire, les réalisateurs s’attachent principalement à contextualiser les sources de peur et à ancrer les récits effrayants en mettant en avant les expériences d’êtres humains imparfaits.
Bien que des effets spéciaux et des éléments de suspense, tels que les jumpscares, soient utilisés pour créer une atmosphère horrifiante dans la plupart de ces films, la peur devient contagieuse grâce aux performances incroyables qui animent le cinéma d’horreur coréen. En centrant leur récit sur les expériences des personnages, ces films touchent profondément les spectateurs qui ne se contentent pas d’observer des scènes terrifiantes à l’écran. Ils vivent indirectement l’horreur, devenant des participants des événements avec les protagonistes. C’est cette approche qui différencie le cinéma d’horreur coréen, et, de l’avis général, lui permet de surpasser les productions américaines.
10 Whispering Corridors (1998)
Réalisé par Park Ki-hyung
Combinant thriller psychologique et horreur surnaturelle, Whispering Corridors est un film sombre qui examine la sinistre réalité des abus scolaires. Tourné dans une palette de couleurs atténuées pour refléter l’état mental morose des élèves, le film génère une atmosphère angoissante. L’impact psychologique d’un récit d’abus s’allie à la visualité d’un bâtiment obscur et menaçant, où un fantôme rôde, créant ainsi un malaise intense pour les spectateurs.
La véritable horreur réside dans les circonstances cliniquement dépressives des élèves.
Whispering Corridors évoque l’atmosphère du cadre scolaire. Des élèves qui chuchotent, des salles hantées et des passions étouffées luttent pour trouver leur place dans un monde suffocant où l’horreur véritable est celle des circonstances dépressives des élèves. L’aspect le plus terrifiant de Whispering Corridors est peut-être la sympathie qu’inspire le fantôme, qui se révèle moins effrayant que certains des personnages humains principaux, qui sont tout sauf bienveillants.
9 Sleep (2023)
Réalisé par Jason Yu
Un film d’horreur alliant drame romantique et éléments surnaturels, Sleep avance à un rythme magistralement contrôlé tout en présentant un concept terrifiant et ses répercussions sur les protagonistes. C’est une histoire de fantôme centrée sur la relation entre deux personnages principaux, dont la vie est bouleversée par une présence hantée qu’ils ne savent pas affronter. La tendresse du récit amoureux est habilement équilibrée avec l’impact émotionnel de cette prémisse horrifiante.
Sleep ne perd jamais de vue la trajectoire de destruction vécue par le couple central. La tension monte lentement, promettant une expérience gratifiante lorsque les frissons commencent à ronger ce qui semblait être un espace confortable et familier, tant pour les protagonistes que pour le public. L’efficacité de cette œuvre à effrayer repose sur le contexte émotionnel de l’horreur, et les conséquences déchirantes de l’existence de l’apparition constituent une perspective inquiétante pour les spectateurs.
8 R-Point (2004)
Réalisé par Kong Su-chang
Film d’horreur psychologique, R-Point est une œuvre à suspense à la prémisse surnaturelle. En tant qu’histoire de fantôme, elle terrorise efficacement le public, qui s’interroge, tout comme les personnages, sur la responsabilité de la présence surnaturelle dans le nombre croissant de morts. Des meurtres macabres et une atmosphère de méfiance créent une ambiance horrifique où R-Point exploite la peur de l’inconnu, l’une des sources de terreur les plus profondes chez l’être humain.
Un concept captivant plante le décor pour des frissons qui surgissent sans arrêt. Le premier acte de R-Point ressemble à un thriller d’action, et donc, bien que le spectateur anticipe une réalité déprimante, il est tout de même surpris lorsque l’élément horrifique se manifeste. Dans un autre contexte, le film aurait pu être un thriller psychologique sur le courage des soldats risquant leur vie pour sauver une unité que tout le monde pensait morte, mais en raison de l’atmosphère lugubre imprégnée de mort, il devient terrifiant.
7 Wishing Stairs (2003)
Réalisé par Yun Jae-yeon
Wishing Stairs est un film d’horreur surnaturel se déroulant dans un dortoir de filles. En plus de ses réflexions sur le cycle de l’abus dans le système scolaire coréen, il intègre également une bonne dose de mythologie, créant ainsi une atmosphère hantée. Exploration des côtés sombres de l’ambition, Wishing Stairs déclenche une atmosphère terrifiante imprégnée d’une compétitivité toxique et d’une homoérotisme non filtrée. En utilisant des tropes et des trucages visuels caractéristiques du genre des histoires de fantômes, il fait avancer l’intrigue, soulignant comment la toxicité entre les élèves les pousse à des mesures extrêmes.
Wishing Stairs
est le troisième volet d’une franchise lancée par
Whispering Corridors
, où la plupart des films ne sont pas directement liés par l’intrigue.
Les thèmes de jalousie et d’envie hantent les dynamiques interpersonnelles qui sont les véritables victimes dans Wishing Stairs. Le contexte mythologique ancre de manière intéressante la narration dans les problèmes d’estime de soi des filles et leur incapacité à former une communauté cohésive. Ce qui pourrait être une bénédiction se transforme en malédiction à cause de l’angoissante envie de s’exceller de manière auto-sacrificielle dans leur travail. La palette de couleurs vives crée un contraste visuel déroutant qui reflète les conflits internes des élèves, en lutte avec la moralité et les conséquences de leurs choix.
6 Phone (2002)
Réalisé par Ahn Byeong-ki
En se basant sur le concept d’un fantôme vengeur, Phone propose une histoire de fantôme traditionnelle qui exploite de nombreuses tactiques visuelles populaires dans le genre. Esthétiquement, elle rappelle fortement le classique de l’horreur japonaise Ringu. À l’instar de Ringu, un morceau de technologie devient le moyen par lequel le fantôme hante une personne sans méfiance. Bien que le film ne redéfinisse pas le genre ou n’introduise pas de nombreux aspects frais, il parvient au moins à effrayer le public avec un bon nombre de scènes saisissantes.
Comme dans de nombreux films d’horreur coréens, Phone se concentre sur le parcours émotionnel des personnages, développant le récit de vengeance tout en explorant comment la vie de la protagoniste commence à se désintégrer lorsqu’elle est hantée. Bien que Phone soit narrativement classique avec sa structure formulaïque, le film est rehaussé par une performance incroyable de la jeune actrice Seo-woo Eun, qui incarne une enfant possédée. Son langage corporel et sa présence troublante peuvent inspirer la terreur chez les spectateurs.
5 Memento Mori (1999)
Réalisé par Kim Tae-yong et Min Kyu-dong
Combinant drame romantique et thèmes horrifiques, Memento Mori est une suite thématique de Whispering Corridors. Il se distingue par son orientation différente, avec un nombre de victimes relativement faible qui ne satisfera pas les amateurs de gore. Il met surtout l’accent sur la narration romantique et utilise les arcs émotionnels des personnages pour développer une intrigue horrifique où un fantôme devient un personnage de sympathie pour le public.
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En bousculant les conventions du genre, Memento Mori insuffle un sentiment de triomphe dans les séquences censées être effrayantes, soutenant la revanche de l lesbienne opprimée contre ses persécuteurs et explorant de manière critique le système qui permet à l’homophobie de se normaliser et de s’épanouir parmi les élèves. La véritable terreur réside dans la victimisation injuste d’une élève cherchant à mener sa vie au mieux. La manière dont la queerité est rendue invisible devient une source d’horreur, et les éléments typiques de l’horreur tels que les ombres et les recoins sombres se transforment en espaces d’expression de désirs.
4 Gonjiam: Haunted Asylum (2018)
Réalisé par Jung Bum-shik
Film d’horreur en found footage prenant place en un seul lieu, Gonjiam: Haunted Asylum regorge d’éléments typiques de l’horreur. Des jumpscares à l’apparition soudaine d’une fille fantôme qui terrorise les héros, il ne cesse de soumettre le public à des situations et des visuels terrifiants, les rendant spectateurs d’une expérience angoissante. Les personnages traversent des situations horrifiantes, certains rencontrant des fins grues qui raviront les amateurs de gore.
Parmi les films d’horreur surnaturels les plus effrayants, Gonjiam: Haunted Asylum s’articule autour de la quête insatiable de visibilité qui définit de nombreuses vies à l’ère d’Internet. Avec un crochet émotionnel aussi efficace, il ne cesse de intensifier les causes de l’angoisse, et à la fin, il n’existe aucune échappatoire à cette montagne russe de frayeurs. Grâce à des gros plans et une bande sonore hantée, le film réussit à effrayer les spectateurs qui, bien qu’attentifs, ne sont jamais prêts aux jumpscares habilement exécutés.
3 Exhuma (2024)
Réalisé par Jang Jae-hyun
La force de Exhuma réside dans l’exploration de l’impact de l’occupation japonaise sur les Sud-Coréens. C’est une délicate symphonie d’exposition mythologique, une mise au jour d’une histoire dont le film démontre ensuite qu’on peut avancer, et une présence hantée au sens très littéral qui revêt une signification métaphorique. Ancré dans la culture de son décor, Exhuma est riche en paysages pittoresques qui embellissent le cadre, rendant l’horreur d’autant plus efficace.
2 The Wailing (2016)
Réalisé par Na Hong-jin
L’arrivée d’un mystérieux étranger dans un village calme coïncide avec une vague de meurtres sauvages, provoquant panique et méfiance parmi les habitants. En enquêtant sur le suspect, un policier réalise que sa fille pourrait avoir été victime de l’attaque.
- Réalisateur
- Na Hong-jin
- Date de sortie
- 3 juin 2016
- Distribution
- Jun Kunimura , Hwang Jung-min , Kwak Do-won
- Durée
- 2h 36m
Bien que The Wailing puisse paraître assez long pour un film d’horreur, il ne traîne jamais en route et s’emploie à créer un cadre hantant avec patience. Un récit qui se développe à son rythme, The Wailing maintient toujours un objectif clair. Utilisant une prémisse basée sur un récit mythologique intimement lié à son époque et son lieu, le film examine le rôle de l’anxiété collective dans la création d’une atmosphère qui se révèle plus terrifiante qu’elle ne l’est réellement.
”
The Wailing est un film vraiment merveilleux, et le Démon fait un travail incroyable pour cacher son identité, projetant parfois une apparence sympathique plus qu’effrayante.
” –
Madelaine Davis
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10 Grands monstres de films d’horreur dont personne ne parle
Avec une performance inoubliable d’un enfant, The Wailing est lent sans jamais être ennuyeux. Il laisse une marque indélébile dans l’esprit des spectateurs, laissant certains des thèmes horrifiants ouverts à l’interprétation. Chaque retournement dans The Wailing complexifie les thèmes et le folklore, mais pas pour la simple complexité. Bien que ce film ne se serve pas d’une narration non linéaire, il explore assurément la mythologie et sa pertinence à travers les âges, presque en chambardant la linéarité pour raconter une histoire intemporelle qui convoque le diable lui-même.
1 A Tale of Two Sisters (2003)
Réalisé par Kim Jee-woon
A Tale of Two Sisters, réalisé par Jee-woon Kim, suit une patiente récemment libérée d’un hôpital psychiatrique et sa sœur qui retournent chez elles. Elles rencontrent des événements troublants impliquant leur belle-mère et des forces d’un autre monde, tous liés à un passé familial troublant. Sorti en 2003, le film est un drame d’horreur psychologique sud-coréen.
- Réalisateur
- Jee-woon Kim
- Date de sortie
- 13 juin 2003
- Auteurs
- Jee-woon Kim
- Distribution
- Kap-su Kim , Jung-ah Yum , Su-jeong Lim , Geun-Young Moon , Woo Ki-Hong , Dae-yeon Lee
- Durée
- 115 Minutes
Sans conteste l’un des meilleurs films d’horreur asiatique jamais réalisé, A Tale of Two Sisters offre une exploration véritablement terrifiante de la culpabilité. Les visuels sanglants constituent un véritable régal pour les amateurs du genre, mais la plus grande force de ce film réside dans sa capacité à bouleverser les codes et à créer un thriller mystérieux dans la tradition du cinéma horrifique. Les spectateurs sont confrontés à une incapacité à se fier à une perspective particulière tout au long du film, alors que les frontières entre le réel et l’imaginaire commencent à s’estomper.
Les tensions familiales offrent un fil émotionnel au film.
Bien qu’éclairé de manière sombre pour créer une atmosphère terrifiante, A Tale of Two Sisters présente une palette de couleurs vives qui contraste parfaitement avec les visuels sanglants, implantés dans des décors colorés. Les tensions familiales constituent l’élément émotionnel central du film, qui utilise chaque élément du cinéma pour façonner une atmosphère troublante. Des bruits étranges venus de l’extérieur aux ouvertures inexplicables de portes, les sens visuels et auditifs sont envahis par la terreur dans A Tale of Two Sisters.
Notre point de vue
Afin de prendre la mesure de l’impact des films d’horreur coréens, il est essentiel de faire la distinction entre ce qui motive la peur chez le spectateur et ce qui l’invite à réfléchir. La richesse narrative et la profondeur émotionnelle de ces films révèlent une critique sociale perpétuelle, lorsqu’ils abordent des sujets tels que les abus scolaires, les dynamiques de pouvoir, et même les maux sociaux tels que la discrimination. Les réalisateurs coréens nous offrent ainsi la possibilité d’explorer les ténèbres humaines par le prisme de l’horreur, confirmant que celle-ci peut être bien plus qu’un simple divertissement. Le cinéma d’horreur coréen, à travers ses récits intenses et visuellement saisissants, nous pousse à une prise de conscience, voire à une remise en question des normes qui régissent notre propre réalité.
- Source image(s) : screenrant.com
- Source : https://screenrant.com/korean-ghost-horror-movies-terrifying/