critique de film

BUBBLE & SQUEAK

Note : 0 étoiles. Durée : 95 minutes. Non noté.

PARK CITY, Utah — Assister au Festival de Sundance, c’est un peu comme fouiller dans une benne à ordures. Il faut trier à travers une montagne de déchets pour dénicher quelques perles rares, tout en portant des bottes.

Après seulement deux jours, j’ai déjà été confronté à une pile d’ordures à vous pincer le nez. C’est le cas de “Bubble & Squeak”, qui a fait sa première vendredi soir. C’est l’un des pires films que j’ai jamais vus à Sundance.

Son abominable médiocrité ne s’explique pas par les raisons habituelles qui font chuter un film en festival, telles que des sujets trop dégoûtants ou un artifice incompréhensible.

“Bubble & Squeak”, écrit et réalisé par Evan Twohy, est une comédie, mais sans les rires, qui s’articule autour d’une nation européenne fictive ayant banni le chou.

“Bubble & Squeak” a fait sa première mondiale au Festival de Sundance. Avec la permission de Sundance Institute
Himesh Patel, Evan Twohy et Sarah Goldberg assistent à la première mondiale de “Bubble & Squeak” à Sundance. Getty Images

Voilà, en effet, sa seule bonne blague. Et pourtant, il reste encore 94 minutes à tenir.

C’est presque drôle quand les acteurs Sarah Goldberg et Himesh Patel, incarnant Delores et Declan, se retrouvent retenus à la douane pour avoir prétendument fait passer le légume durant leur lune de miel. Ébahis, ils apprennent d’un agent slave (Steven Yeun) qu’ils doivent payer une amende de 70 000 dollars et choisir lequel d’entre eux doit mourir.

Plutôt que l’exécution volontaire, le couple décide de s’évader de la salle de détention. Delores se lève, et l’on constate qu’elle a manifestement une trentaine de choux dissimulés dans son pantalon. Le film aurait dû se terminer là.

Mais il persiste de manière irritante. La marche laborieuse du couple à travers les bois pour franchir la frontière s’avère être une épreuve faussement excentrique et ennuyeuse, accueillie par le silence. Assiste-t-on à une première de film ou à un café-théâtre un mardi après-midi?

Declan, une sorte de chef scout pragmatique, cite son guide de manière répétitive. Delores, un peu plus chaleureuse — aussi chaleureuse qu’on puisse l’être dans cette banquise cinématographique — aspire à des vacances tropicales. Elle rêve naïvement de “nager avec les méduses.” Maintenant, elle est une fugitive pataugeant dans la boue.

Pendant tout le film, Patel et Goldberg parlent d’un ton monotone exaspérant, comme pour dire, “Vous êtes devant un film étrange !” Certains participants au festival ont suggéré que le réalisateur s’inspirait de Wes Anderson. Mais l’humour n’est ni sec ni intelligent ; tout le monde joue simplement comme s’il s’agissait de choux.

Dave Franco, Himesh Patel, Sarah Goldberg et Evan Twohy étaient à Park City, Utah, pour Sundance. Getty Images for Vox Media

J’apprécie les deux acteurs, notamment Patel dans “Station 11.” Mais le spectateur ne se soucie guère de ces personnages ni de leur destin. Si nous ne rions pas avec Delores et Declan et si nous ne sommes pas investis dans leur sort, que reste-t-il ?

Des situations peu engageantes et lourdes, voilà ce qui reste.

Ils sont poursuivis par un policier type Javert nommé Shazbor (Matt Berry), qui pense à tort que le scénario est hilarant. Un enfant, ressemblant à un chien de garde, nommé Timotej, détecte la contrainte crucifère chez les Américains et les piège dans son filet.

Une scène lors d’un festival de village où des locaux au son russe frappent un homme déguisé en géant de chou rappelle les “Borat”.

Et le couple croise un autre vendeur illégal, joué par Dave Franco en costume d’ours, qui met leur mariage à l’épreuve avec ses avances et ses muscles.

Au bout du compte, cette expérience a mis ma patience à l’épreuve.

Le climax, qui se déroule dans une église entièrement constituée de paille, tente vainement de revêtir une profondeur. Ce n’est ni drôle, ni sage, ni touchant — juste long.

Twohy confère à son film une esthétique de vieux manuel scolaire délavé et utilise des objectifs fisheye à la manière de Yorgos Lanthimos. Cependant, aucun univers visuel n’émerge. Le pays fictif paraît… fictif. Et “Bubble & Squeak” échoue à être stylé.

L’histoire est racontée sous forme de nombreux chapitres. Un ami chanceux m’a envoyé un texte : “Je suis parti à la Chapitre 4.”

Bon à savoir

  • Le Festival de Sundance est l’un des événements de cinéma indépendant les plus importants des États-Unis.
  • Les comédies sur des sujets absurdes, comme “Bubble & Squeak”, sont souvent à la recherche d’un ton spécifique qui peut attirer ou repousser le public.
  • Les choix de mise en scène et d’esthétique peuvent parfois devenir des éléments centraux d’une œuvre, même si cela ne garantit pas son succès.

En conclusion, il est intéressant de réfléchir à la façon dont l’innovation dans le cinéma peut avoir des résultats allant du brillant au déconcertant. Les attentes du public évoluent, tout comme la manière dont les réalisateurs choisissent d’explorer des thèmes parfois farfelus. Que pensez-vous de l’avenir des comédies absurdes dans le paysage cinématographique actuel ?




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