Dirigé par Matty Brown et scénarisé par Brown, Hend Fakhroo et Yassmina Karajah, *The Sand Castle* (Netflix) nous plonge dans un espace poreux entre la réalité et le réconfort, un lieu devenu nécessaire après des violences et des tragédies. Nadine Labaki, Ziad Bakri, Zain Al Rafeea et Riman Al Rafeea incarnent une famille qui, à travers des circonstances délibérément vagues, s’est retrouvée bloquée sur une île en Méditerranée. Les pensées et les imaginaires des enfants nous entraînent dans cet endroit désolé alors qu’ils posent à leurs parents la question : Pourquoi sommes-nous ici ? Yasmine (Labaki) et Nabil (Bakri) ne répondent pas directement. Ce n’est pas qu’ils n’aient pas de réponse, mais simplement que le poids de la douleur et des inquiétudes des adultes ne devrait pas incomber aux jeunes.
Résumé : La petite Jana (Riman Al Rafeea) a transformé la broussaille et le sable de cette île, ainsi que la mer bleu-vert qui l’entoure, en un monde fantastique peuplé de châteaux imaginaires. C’est son refuge face à l’incertitude de l’existence de sa famille. Alors que le soleil les frappe de ses rayons, faisant rougir leur peau, Yasmine (Labaki) et Nabil (Bakri) s’efforcent de maintenir un semblant de normalité, rassemblant les enfants pour un repas à partir de leurs maigres rations, et faisant fonctionner le vieux générateur alimentant le petit phare où ils dorment. Avec l’insouciance d’un enfant, Jana balaye ces difficultés d’un revers de main. Mais son frère aîné Adam (Zain Al Rafeea) vole les cigarettes de Nabil et remet en question les assurances de Yasmine : « Pourquoi fais-tu comme si tout était normal ? Nous sommes au milieu de nulle part. Allons-nous mourir, nous aussi ? »
Au fil du temps, *The Sand Castle* plonge le spectateur dans ce paysage incertain, et révèle des moments de réconfort familial qui persistent malgré tout. Nabil comparant les silhouettes de leurs doigts étendus avec Jana, et montrant à sa fille comment allumer le phare. Yasmine caresse les cheveux bouclés d’Adam, partageant les rythmes arabes qu’il écoute sur son Walkman. Mais la lueur d’inquiétude dans les yeux de Nabil et Yasmine devient de plus en plus pertinente, avec un plan évocateur de la famille rassemblée sur un banc de sable avec leurs valises fatiguées. Ils scrutent la mer, prêts à embarquer, mais il n’y a aucune possibilité de le faire. Pas de moyen de demander de l’aide par leur radio CB bricolée. Aucun chemin pour fuir leur passé.
Au fur et à mesure que les rêves de Jana se transforment en une sombre réalité qu’elle n’est pas en âge de comprendre, et qu’Adam s’inquiète pour sa sécurité, la dégradation du bien-être de Yasmine et Nabil pousse rapidement *The Sand Castle* vers sa conclusion. Pas nécessairement des réponses claires sur la façon dont cette famille, ses seuls membres, a pu se retrouver dans l’espoir et la dureté de ce lieu, mais plutôt une réalité bien plus rude, façonnée par les souvenirs que la jeune Jana est trop traumatisée pour affronter directement.
Films similaires : Nadine Labaki a réalisé et co-écrit *Capernaum*, qui a remporté le Prix du Jury à Cannes en 2018, et *The Sand Castle* la réunit à nouveau avec Zain Al Rafeea, qui jouait un enfant en difficulté dans *Capernaum*. Labaki a également fait des apparitions dans *Costa Brava, Lebanon*, disponible sur Netflix.
Performances à souligner : Le quatuor qui constitue le cœur de *The Sand Castle* dégage une force phénoménale. Nadine Labaki, Ziad Bakri, Zain Al Rafeea et Riman Al Rafeea établissent la dynamique familiale, bien que fragilisée, principalement à travers les non-dits du script.
Répliques mémorables : Une phrase répétée tout au long du film devient une sorte de mantra d’espoir : « En une seule respiration, au-delà des vagues, au-delà du ciel, jusqu’à ce que nous atteignions finalement le rivage. Inspire. Expire. Nous y sommes parvenus. »
Érotisme : Aucun.
Notre avis : Le réalisateur Matty Brown et le directeur de la photographie Jeremy Snell collaborent pour créer une première heure enveloppante. Avant même de commencer à remettre en question ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, un dilemme inévitable, le travail de Brown et Snell confère une belle dimension à ce territoire souvent dénudé. Son environnement est façonné par l’imaginaire d’un enfant, et les repères qui existent sont de véritables refuges pour la famille qui y vit. Leur habitation phare pourrait être un lieu heureux avec ses murs hexagonaux, son escalier en colimaçon menant à la lanterne, et ses recoins pour les lits et les tasses de thé. C’est un cadre d’aventure pour un enfant, tout comme les hautes lianes et les ruisseaux de sable entourant l’île. Mais, malgré l’immersion qu’offre ce cadre unique, *The Sand Castle* ne laisse jamais le spectateur oublier que cet endroit n’est pas ce qu’il semble. Brown et Snell parviennent à montrer la douleur familiale et la confusion ressentie par les enfants, qu’ils doivent transformer en mécanisme de survie pour avancer.
Notre recommandation : À visionner. *The Sand Castle* est un film contemplatif, portant un regard bienveillant sur la violence présente dans notre monde, à travers les yeux de l’imagination sans bornes d’un enfant.
Bon à savoir
- *The Sand Castle* est une oeuvre qui aborde les thèmes de la famille et de la résilience face à l’adversité.
- Nadine Labaki est connue pour son engagement à mettre en lumière les réalités difficiles du monde arabe à travers son art.
- Le film utilise la métaphore de l’imagination enfantine pour aborder les complexités des mondes adultes, notamment en période de crise.
Dans un monde où l’inviolabilité de l’enfance est souvent mise à l’épreuve par des situations tragiques, *The Sand Castle* nous invite à réfléchir sur la manière dont les enfants perçoivent les réalités qui les entourent. Les mécanismes de défense qu’ils développent face à l’angoisse et à la peur peuvent souvent servir de bouclier, mais cela soulève également des questions sur le soutien et la protection que nous, en tant qu’adultes, devons leur fournir. La frontière entre imagination et réalité devient ainsi une thématique essentielle à explorer.
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