Ce n’est pas un direct, mais Saturday Night (disponible en streaming sur Netflix, ainsi que sur des plateformes VOD comme Amazon Prime Video) est une œuvre fascinante, une sorte de dramatization en temps réel du compte à rebours avant le tout premier épisode de Saturday Night en 1975 (petite anecdote : ce n’est que l’année suivante qu’il a été officiellement baptisé Saturday Night Live). Réalisé par Jason Reitman, ce film à l’hommage aux figures emblématiques de la comédie laisse penser – et il peut être sage de ne pas y croire totalement ! – que sa création a failli ne pas se faire à la dernière seconde avant le début de la diffusion. Avec un box-office avoisinant les 10 millions de dollars, le film oscille entre la comédie grand public, le film prestigieux, et le portrait des coulisses du monde de la télévision britannique, offrant surtout un rythme entraînant et une performance mémorable de Chevy Chase, plus que des révélations sur la création d’une œuvre révolutionnaire. Mais après tout, c’est déjà beaucoup.
Le contexte : Le 11 OCTOBRE 1975, 22 h. En fait, 22 h 01. Dans l’une des trop nombreuses scènes où l’on reconnaît un acteur incarnant une personnalité célèbre, Gabriel LaBelle de The Fabelmans joue Lorne Michaels, qui s’active devant le 30 Rockefeller Plaza pour aller chercher Andy Kaufman (Nicholas Braun). Il reste quatre-vingt-neuf minutes avant le début du show. La pression augmente, et rien ne vaut une longue prise de vue pour transmettre cette tension, traversant portes, couloirs, studios, loges et ascenseurs, tandis que l’effervescence avant le direct atteint son paroxysme. On y croise Chevy Chase (Cory Michael Smith), Dan Aykroyd (Dylan O’Brien), Gilda Radner (Ella Hunt), Laraine Newman (Emily Fairn), et bien d’autres. Ah, et voilà John Belushi (Matt Wood), qui n’a pas encore signé son contrat et communique parfois uniquement par grognements. Quelqu’un pourrait-il s’il vous plaît donner un coup de rasoir à Belushi ?
Nous restons principalement aux côtés de Lorne, responsable de ce véritable capharnaüm construit à partir de morceaux d’une paperasse qui se désagrège, tenu ensemble par une force de volonté incroyable. Lorne lorgne un tableau d’affichage où chaque carte représente l’un des nombreux segments : sketches comiques, mini-stand-up, courts-métrages, sketchs de marionnettes de Henson, quelques performances musicales en direct, et bien d’autres choses encore. C’est un véritable casse-tête. Cela rendrait le château ambulant de Howl comparable à un simple jeu de quilles.
Lorne discute avec tout le monde : écrivains, producteurs, acteurs, techniciens, même le directeur des lumières en colère qui quitte le plateau. Deux personnes sont particulièrement dévouées à l’aider : sa compagne et scénariste Rosie Shuster (Rachel Sennott), qui lui offre son soutien, et le producteur Dick Ebersol (Cooper Hoffman), passionné par la vision de Lorne de créer un programme comique alternatif et osé, capable de balayer la vieille garde du showbiz. Le vice-président de NBC, David Tebet (Willem Dafoe), reste sceptique et envisage de diffuser un épisode en rediffusion du Tonight Show avec Johnny Carson à la place de ce qui pourrait devenir une véritable honte pour la chaîne. Entre temps, Belushi est introuvable et Kaufman se balade, Henson a besoin de ses pages de script, et Milton Berle (J.K. Simmons) se pointe pour une excentricité qui laisse Lorne et Saturday Night à un cheveu d’un désastre total. J’espère que cela deviendra une institution comique influente pendant des décennies, et non juste une note de bas de page dans l’histoire de la télévision, n’est-ce pas ?
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Performances à souligner : Simmons brille dans le rôle de Berle, Hunt est une Gilda remarquable, O’Brien un Aykroyd incroyable, tandis que Smith est un Chevy très convaincant. Cependant, Sennott et LaBelle se démarquent par leur talent et leur charisme, et mériteraient d’être dans un film moins chargé, leur permettant de développer leur relation à l’écran. Cela pourrait donner quelque chose d’intéressant.
Répliques mémorables : « Peut-être que vous n’êtes pas tout à fait prêts pour le prime time. » – Tebet.
La question du sexe : Une brève apparition de Milton Berle dans une situation insolite.
Notre avis : Une scène particulièrement insolite dans Saturday Night montre Lorne aspergé de prétendue « sang » de Julia Child. Même si cela semble peu probable, cela souligne bien le thème principal du film : Lorne a suivi sa passion à travers d’énormes défis pour réaliser son rêve. Même si ce n’est qu’un sirop de maïs teinté, du « sang » serait versé pour une cause supérieure. Et la suite – je me permets une tirade théâtrale – est de l’Histoire.
Cet énoncé pourrait sembler simple, mais le drame exacerbé du film le rend rapidement fictif, avec une exagération qui rappelle les louanges que la culture populaire accorderait à SNL pour avoir défini un ton satirique politique et culturel durant cinquante ans. Alors oui, cette affirmation gagnerait à être nuancée : certains pourraient arguer que la pertinence du programme a diminué avec l’éclatement des attentions provoqué par Internet. Néanmoins, le fait qu’il ait façonné l’air du temps pendant de nombreuses années ne fait aucun doute.
Simple en dehors de la complexité fabriquée de sa drama, Saturday Night reste très divertissant. C’est une explosion d’énergie, d’impressions de célébrités, de sketches loufoques et – il me semble que je décris la recette de SNL lui-même. Peut-être est-ce justement là le propos meta que vise Reitman. Et si vous êtes novice en la matière, vous trouverez d’autres références à glaner si vous connaissez un peu l’histoire de SNL. Reitman magnifie Lorne Michaels et SNL pour avoir transformé le chaos en un berceau de la comédie américaine. Certes, la rébellion serait par la suite devenue l’establishment, mais c’est une autre histoire. Peut-être pour une suite.
Notre recommandation : Dans Saturday Night, Reitman reproduit et amplifie le chaos probable de SNL d’une manière très agréable. À voir absolument.
Article original rédigé par : John Serba.
Bon à savoir
- Saturday Night Live a été lancé en 1975 et continue de captiver des générations avec ses sketches comiques.
- Le film met en lumière les défis et stress liés à la création d’une émission en direct.
- Les performances mémorables des acteurs rappellent l’impact culturel que SNL a eu au fil des ans.
En tout, cette célébration du début de Saturday Night Live soulève la question de comment une simple émission peut transformer à jamais le paysage de la comédie. À quel point l’humour a-t-il le pouvoir d’influencer notre société ? La discussion est ouverte.
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