ALEXANDRIA VA – Les adolescents. Que pouvez-vous faire ? Écoutent-ils ? Non. Se mettent-ils dans des situations délicates ? Comptez là-dessus. Dans la production de *Roméo et Juliette* par le réalisateur Raymond Caldwell, les amants évoluent dans l’ère moderne – vidéos, Instagram, iPhones, ordinateurs portables, textos, DM, Facetime et toute une panoplie de technologies qui influencent chacune de leurs communications. Dans cet univers adolescent complexe, la romance et les conflits entre leurs familles ennemies se déroulent pendant une année électorale. Et, oh là là, lorsque le signal du téléphone portable se coupe à un moment clé, cela crée des malentendus, des appels manqués et des occasions ratées.
Le décor astucieux présente une douzaine d’écrans vidéo de surveillance remplis de personnages discutant avec urgence des dernières nouvelles. Une élection est en cours, opposant les Capulet aux Montague, illustrant le conflit de pouvoir entre ces deux familles en guerre. Cela vous dit quelque chose ? Changez juste les dates et les noms et cela pourrait tout à fait être l’actualité d’aujourd’hui. Caldwell invite le public à réfléchir sur la manière dont la richesse, la classe sociale, l’abus de substances, la consommation des médias de masse, la politique et le tribalisme influencent notre capacité à aimer et exacerbent la violence.
Dans cette production énergique, riche en scènes rapides, les amants se rencontrent lors d’une soirée de collecte de fonds politique organisée par le père de Roméo, Lord Montague (Todd Scofield). Sur la piste de danse, Roméo (Cole Taylor) est charmé par les mouvements disco de Juliette (Caro Reyes Rivera) et la poursuit avec enthousiasme.
Bien que le thème soit sérieux et que le destin des amants soit déjà connu, de nombreuses surprises s’inscrivent dans un cadre d’imprévus comiques. Pendant que des mises à jour sur les réseaux sociaux défilent sur les écrans vidéo, Roméo sirote une flask en scrutant les dernières photos de Juliette sur Facebook, tandis que cette dernière consomme ce qui semble être de la cocaine.
Des enfants utilisant des substances. Quoi de neuf ? Les paparazzis s’intensifient autour de la scène, soutenue par de la musique électronique. Des guerriers vêtus d’équipement de combat moderne s’engagent dans des combats au couteau intenses, dont plusieurs sont menaçants, impressionnament chorégraphiés par Robb Hunter.
Juliette, sa mère, Lady Capulet (Fran Tapia) et la Nurse (Luz Nicolas, qui est remarquable) parlent espagnol entre elles, si bien que ceux qui ne parlent pas la langue ne comprennent pas toujours. Heureusement, de nombreuses personnes dans le public ont ri plus vite que les autres, car des traductions déroulées sont projetées sur les écrans vidéo. Pensez aux telenovelas latino-modernes et vous aurez compris l’idée.
Les scènes entre les amants sont remplies de passion. Les temps ont changé dans cette interprétation, et c’est à pleine vitesse pour ces adolescents amoureux. Je ne peux pas commencer à décrire quel fantastique casting a été réuni pour cette version. J’ai été totalement captivé par cette interprétation moderne des jeunes amoureux, confrontés à leurs problèmes réels ainsi qu’à l’interférence de leurs parents et amis, qu’ils aient de bonnes intentions ou non.
La dramaturge Carla Della Gatta résume l’approche de cette production en disant : « Cette production traite de l’état de nos vies, des idéologies politiques héritées et des biais raciaux, homophobes et culturels au sein d’une communauté diverse, aux différences linguistiques entre les immigrants de première et deuxième génération. »
Une œuvre brillamment fraîche et innovante. Fortement recommandée !
Avec Gabriel Alejandro dans le rôle de Paris ; Brandon Carter dans celui de Frère Laurent ; Giovanna Alcântara Drummond dans le rôle de Mercutio ; John Floyd dans le rôle de Benvolio ; Alina Collins Maldonado dans celui de Tybalt ; Tony Nam dans le rôle de Lord Montague ; Deidra LaWan Starnes dans le rôle de Prince/Chœur ; et Renee Elizabeth Wilson dans le rôle de Lady Montague.
Chorégraphie par Tiffany Quinn ; Design lumière par Alberto Segarra ; Design scénique par Jonathan Dahm Robertson ; Design sonore et composition par Matthew M. Nielson ; Design costume par Jeannette Christensen ; Design de projection par Kelly Colburn ; Adaptation par Caleen Sinnette Jennings ; Directrice d’intimité résidente Kaja Dunn.
À découvrir jusqu’au 10 novembre au Folger Shakespeare Theatre, 201 East Capitol Street, SE, Washington, DC 20003. Pour des informations et des tickets, appelez la billetterie au 202 544-7007 ou visitez www.Folger.edu/theatre
Notre Opinion
Cette nouvelle adaptation de *Roméo et Juliette* souligne les enjeux contemporains de la jeunesse, tout en résonnant avec les thèmes universels de l’amour et du conflit. En plaçant ces personnages emblématiques dans un cadre moderne, le metteur en scène Raymond Caldwell réussit à établir un miroir fascinant entre les défis d’hier et ceux d’aujourd’hui. Nous observons ainsi comment les influences sociopolitiques et les technologies affectent ces jeunes, rendant leur histoire encore plus pertinente. La fresque proposée n’est pas seulement classique ; elle invite aussi à une réflexion essentielle sur notre époque.
- Source image(s) : thezebra.org
- Source : https://thezebra.org/2024/10/18/caught-up-in-the-metaverse-during-an-election-year-warring-families-underpin-this-brilliantly-reimagined-story-of-romeo-and-juliet-at-the-folger/