Augmentation saisonnière des infections respiratoires : pas surprenant selon l’OMS

Selon la dernière évaluation des risques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’augmentation des infections respiratoires aiguës et des détections de pathogènes observées dans les pays de l’hémisphère nord est “attendue” et “non inhabituelle” pour cette période de l’année. Les administrateurs de la santé du monde entier ont été sollicités à ce sujet.

“Les niveaux d’infections respiratoires aiguës rapportés en Chine, y compris le hMPV (virus métapneumovirus humain), se situent dans la fourchette prévue pour la saison hivernale, sans des schémas d’épidémie inhabituels. Les autorités chinoises ont confirmé que le système de santé n’est pas débordé, que l’utilisation des hôpitaux est actuellement inférieure à celle de l’année dernière, et qu’aucune déclaration d’urgence ou réponse n’a été déclenchée,” a précisé l’OMS, en ajoutant que les autorités sanitaires chinoises avaient diffusé des messages de santé publique pour prévenir la propagation des infections respiratoires en suivant cette augmentation saisonnière.

À partir de cette évaluation, l’OMS a déconseillé l’imposition de restrictions de voyage ou de commerce liées aux tendances des infections respiratoires aiguës.

Cela intervient alors que les autorités sanitaires centrales de l’Inde ont examiné la situation intérieure avec les États et ont réaffirmé qu’aucune augmentation inhabituelle des infections respiratoires n’avait été constatée.

Le hMPV est un virus respiratoire courant qui circule dans de nombreux pays de l’hiver au printemps, selon l’OMS. “Bien que certains cas puissent nécessiter une hospitalisation pour bronchite ou pneumonie, la plupart des personnes infectées par le hMPV présentent des symptômes respiratoires supérieurs légers, similaires à ceux d’un rhume, et se rétablissent après quelques jours,” a-t-elle ajouté.

Augmentation en Chine

Face à l’intérêt international pour l’augmentation de la transmission des virus respiratoires en Chine, notamment le hMPV, et les suggestions selon lesquelles les hôpitaux seraient débordés, l’OMS a déclaré : “La Chine dispose d’un système de surveillance sentinelle établi pour les syndromes grippaux (ILI) et les infections respiratoires aiguës sévères (SARI), y compris le hMPV, et effectue une surveillance virologique régulière pour les pathogènes respiratoires courants, avec des rapports détaillés publiés chaque semaine sur le site du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les données de surveillance et de laboratoire pour le hMPV ne sont pas disponibles de manière routinière dans tous les pays.”

Selon les données du CDC chinois (jusqu’au 29 décembre 2024), une tendance à la hausse des infections respiratoires aiguës communes, y compris celles causées par des virus de la grippe saisonnière, le VRS (virus respiratoire syncytial) et le hMPV, était attendue pour cette période de l’année dans l’hémisphère nord. “La grippe est actuellement la cause la plus rapportée de maladies respiratoires, avec le taux de positivité le plus élevé parmi tous les pathogènes surveillés pour tous les groupes d’âge, sauf pour les enfants de 5 à 14 ans, chez qui le mycoplasma pneumoniae affichait le plus haut taux de positivité. L’activité de SARS-CoV-2 reste faible, bien qu’une augmentation des cas graves de COVID-19 ait été signalée,” a-t-elle précisé.

Le variant SARS-CoV-2 dominant en circulation en Chine est le XDV, ainsi que ses sous-lignées, représentant 59,1 % des détections parmi les échantillons séquencés. “L’activité ILI dans les provinces nord et sud de la Chine a augmenté depuis la fin de 2024, suivant les tendances de l’année précédente. L’activité actuelle d’ILI dans les provinces du sud reste en dessous de celle des deux années précédentes, tandis que l’activité actuelle d’ILI dans les provinces du nord est similaire aux niveaux observés à la même période des deux années précédentes,” a-t-elle ajouté.

Rapport de situation

L’augmentation des infections respiratoires aiguës au cours de ces mois est causée par des épidémies saisonnières de pathogènes respiratoires tels que la grippe saisonnière, le VRS et d’autres virus respiratoires courants, y compris le hMPV, ainsi que le mycoplasma pneumoniae, a souligné l’OMS. “La co-circulation de plusieurs pathogènes respiratoires pendant la saison hivernale peut parfois provoquer une charge accrue sur les systèmes de santé traitant les personnes malades,” a précisé l’OMS.

Dans certains pays de l’hémisphère nord, les taux de maladies de type grippal et/ou d’infections respiratoires aiguës ont augmenté ces dernières semaines et dépassent les niveaux de base, suivant les tendances saisonnières habituelles. L’activité grippale est élevée dans de nombreux pays d’Europe, d’Amérique centrale et des Caraïbes, d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et dans de nombreux pays asiatiques, a-t-elle signalé. L’activité de SARS-CoV-2 (le virus à l’origine de la pandémie) telle que détectée via la surveillance sentinelle et rapportée au Système mondial de surveillance de la grippe et de réponse, ainsi que le suivi des eaux usées dans les pays concernés, reste actuellement faible dans les pays de l’hémisphère nord.