Incendies de Californie : la météo extrême enflamme la catastrophe

Des incendies de forêt se propageant rapidement dans la région de Los Angeles continuent de ravager le territoire, bien après la fin habituelle de la saison des feux en Californie. Les puissants vents de Santa Ana, fréquents à cette période de l’année, ont soufflé après des mois de sécheresse, provoquant une série d’incendies dévastateurs, reflétant les changements dans le comportement des feux associés aux effets du changement climatique.

« Bien que les incendies de Santa Ana ne soient pas une nouveauté dans le sud de la Californie, un événement de feu aussi explosif ne s’est jamais produit en janvier, et cela n’est arrivé qu’une fois en décembre », indique Crystal Kolden de l’Université de Californie à Merced.

Au 8 janvier, au moins quatre incendies de forêt faisaient rage dans la région de Los Angeles, selon le Département de la foresterie et de la protection contre les incendies de Californie. Les deux plus grands, l’incendie de Palisades et l’incendie d’Eaton, ont chacun ravagé plus de 4 000 hectares en une journée. Ces incendies ont coûté la vie à au moins deux personnes, détruit au moins un millier de logements et forcé des dizaines de milliers de résidents à évacuer. Ils menacent également des sites emblématiques comme le Laboratoire de propulsion par réaction de la NASA et le musée Getty.

Les vents forts de Santa Ana atteignent des vitesses allant jusqu’à 129 km/h, alimentant les flammes et précipitant leur progression. Cette tempête de vent devrait être la plus intense depuis 2011, avec des « conditions météorologiques extrêmement critiques pour les feux » attendues jusqu’au 8 janvier après-midi, selon le Service météorologique national des États-Unis. Les conditions de feu pourraient se poursuivre jusqu’au 10 janvier, compliquant ainsi les efforts de lutte contre les incendies.

Ceci s’inscrit dans une « séquence d’événements climatiques et météorologiques extrêmes très peu probables » qui ont contribué aux incendies intenses, selon Park Williams de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Les vents de Santa Ana sont un phénomène courant dans le climat du sud de la Californie, mais la saison humide de l’automne et de l’hiver a généralement limité leur impact sur les incendies. Cette année, les précipitations tant attendues se sont fait désirer, laissant la végétation desséchée et prête à prendre feu. De plus, un hiver humide en 2023 avait favorisé une croissance importante de la végétation, qui a souffert sous l’effet d’une chaleur intense et de sécheresse en 2024.

La combinaison d’une grande quantité de végétation fine, de sécheresse et de vents chauds et secs engendre des comportements de feu « des plus explosifs », conclut Kolden.

Les autorités poursuivent leur enquête sur l’origine de ces incendies. Comprendre le rôle que le changement climatique y joue demandera également du temps. Cependant, il existe des raisons de croire que ce phénomène a aggravé les feux.

Des températures supérieures à la moyenne de la surface de la mer dans l’océan Pacifique, probablement influencées par le changement climatique, ont également contribué aux conditions sèches. Selon Daniel Swain d’UCLA, ces températures océaniques élevées ont créé une dorsale de haute pression qui empêche les systèmes météorologiques humides d’atteindre le sud de la Californie.

Ce genre de système de haute pression a été observé de plus en plus fréquemment ces cinquante dernières années, ce qui pourrait être un symptôme du changement climatique, selon Daniel Cayan de l’Université de Californie à San Diego.