Ces derniers jours, nous avons été enthousiasmés par l’accueil positif réservé à un avis de sollicitation de propositions de financement visant à étudier l’impact de l’intelligence artificielle (IA)* sur la sécurité des patients.

Robert Otto Valdez, Ph.D., M.H.S.A.
Robert Otto Valdez, Ph.D., M.H.S.A.

Les opportunités de financement proposées par l’AHRQ visent à relever les défis cruciaux liés à l’avancement et à l’amélioration des soins de santé. Cependant, celle-ci pourrait avoir un impact particulier, car nous croyons que l’utilisation efficace et sécurisée de l’IA a le potentiel de transformer en profondeur le système de santé américain.

L’IA révolutionne déjà presque tous les aspects de notre vie, y compris les soins de santé. Cet aspect peut sembler évident, mais l’impact de l’IA sur notre domaine est considérable. Alors que ce secteur entre dans sa troisième ère d’utilisation de l’IA, des transformations se produisent dans les domaines du diagnostic, du traitement et de la surveillance des maladies. L’IA générative promet de transformer encore plus profondément l’organisation des soins.

Cette opportunité de financement coïncide avec le 20ème anniversaire du Programme de Recherche en Santé Numérique de l’AHRQ, qui a joué un rôle fondamental dans l’avancement des connaissances sur des technologies telles que le soutien à la décision clinique (CDC) et les soins à distance. Depuis ses débuts, ce programme a anticipé les évolutions du secteur, soutenant des recherches novatrices et des projets de démonstration qui continuent d’orienter les soins de santé aux États-Unis.

Cette vision se vérifie également avec l’IA. L’AHRQ a financé ou finance actuellement plus de 50 projets de recherche avec un composant IA. Ces projets représentent environ 17 % des nouvelles subventions du Programme de Recherche en Santé Numérique depuis 2020 et couvrent de nombreuses technologies et aspects des soins.

À titre d’exemple, l’AHRQ a récemment accordé une subvention pour réduire la surcharge dans les services d’urgence des hôpitaux en développant un outil CDC utilisant des algorithmes d’apprentissage machine pour améliorer le triage. Les chercheurs estiment que cet outil améliorera la prévision de l’acuité et de la complexité des patients, conduisant à des soins plus sûrs, de meilleure qualité et plus équitables. D’autres projets du Programme de Recherche en Santé Numérique intégrant des composants IA traitent également de sujets tels que le dépistage du cancer, la sécurité des médicaments, et la gestion du diabète et de la dépression.

Chris Dymek, Ed.D.
         Chris Dymek, Ed.D.

Tous ces projets recèlent un grand potentiel. Mais nous devons faire preuve de prudence. Quatre défis immédiats s’offrent à nous alors que nous appliquons des données probantes aux pratiques et politiques de l’IA en santé.

Tout d’abord, nous devons réévaluer notre approche de recherche. Même si nous utilisons des cadres existants, un monde renforcé par l’IA exige une approche plus agile. Les mécanismes de financement traditionnels soutenant des études prolongées restent indispensables, mais ne produiront pas de preuves assez rapidement pour faire face aux besoins croissants et aux capacités en constante évolution de la technologie. La recherche doit adopter une approche itérative pour fournir des informations directement exploitables afin que l’adoption ne dépasse pas la compréhension.

Deuxièmement, nous devons atténuer le potentiel de l’IA à exacerber les biais, les violations de la vie privée, les disparités d’accès et les inégalités en matière de santé. L’utilisation de nouvelles technologies peut entraîner des conséquences imprévues. L’exactitude et la fiabilité des systèmes d’IA d’aujourd’hui dépendent fortement des données qui leur sont fournies. Nous devons donc redoubler d’efforts pour garantir que ces données soient aussi propres et exemptes de biais que possible.

Troisièmement, nous devons préserver l’intégrité de la relation entre le clinicien et le patient. L’IA doit renforcer le travail des médecins, des infirmiers et des professionnels de santé, et non pas les remplacer ou les alourdir. Elle doit servir les patients et soutenir les professionnels de santé dans la délivrance de soins de haute qualité. Nous devons nous assurer que les technologies d’IA soient bien conçues, déployées avec soin et intégrées dans les workflows cliniques pour encourager la collaboration interdisciplinaire entre l’équipe de soins et les patients.

Kevin Chaney, M.G.S.
Kevin Chaney, M.G.S.

Enfin, nous devons nous assurer que les technologies de santé intégrant l’IA soient sûres pour les patients. Cela nous ramène à notre récente opportunité de financement, qui combine deux forces fondamentales de l’AHRQ : sa capacité à rechercher des technologies novatrices et son attention portée à la sécurité des patients. Son objectif est double : comprendre si et comment les utilisations révolutionnaires de l’IA peuvent affecter la sécurité des patients et examiner la mise en œuvre et l’utilisation sécurisées des systèmes d’IA.

Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle ère où l’IA transformera les soins de santé. Il appartient aux patients, aux organisations de santé et aux chercheurs en services de santé de collaborer pour veiller à ce que cela se fasse de manière à rendre les soins plus sûrs, plus personnalisés, efficaces et accessibles. Avec un engagement continu en faveur de l’innovation et une volonté de garantir équité et sécurité, nous sommes impatients d’aborder les défis à venir.

* Dans ce blog, le terme « intelligence artificielle » fait référence aux applications de l’IA du XXIe siècle, y compris les modèles génératifs et prédictifs.

Article original rédigé par : Robert Otto Valdez.

Notre Vision

En tant que professionnels de la santé, nous devons reconnaître que l’intelligence artificielle offre un potentiel immense pour améliorer notre système de soins. Cependant, il est essentiel d’aborder cette transformation avec prudence en intégrant des valeurs éthiques et humaines. La conduite d’une recherche approfondie et l’implémentation réfléchie de ces technologies sont indispensables pour éviter toute dérive. En favorisant une collaboration entre les chercheurs, les praticiens et les patients, nous pourrions parvenir à une adoption de l’IA qui renforce les soins tout en préservant la santé et la sécurité de chacun.



  • Source image(s) : www.ahrq.gov
  • Source : https://www.ahrq.gov/news/blog/ahrqviews/2st-century-ai.html

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