Selon une étude récente, le nombre de nouveaux cas de démence devrait doubler d’ici 2060, avec une prévision d’un million d’adultes aux États-Unis développant cette condition chaque année. Cette recherche inquiétante a été publiée lundi dans la revue Nature Medicine.
L’analyse révèle que le risque de développer une forme de démence au cours de la vie est plus élevé que certaines estimations antérieures : après 55 ans, quatre adultes sur dix risquent de souffrir d’une forme de démence. Ce chiffre s’explique en partie par le fait que cette étude repose sur des décennies de suivi minutieux, comprenant des évaluations cognitives régulières auprès d’un groupe de personnes racially diversifié, dont un quart étaient des Afro-Américains, qui présentent un risque accru de démence.
“Si vous commencez à 55 ans et vivez jusqu’à 95 ans, il n’y a que deux issues possibles : vous décédez avant de développer la démence, ou vous développez la démence avant de mourir,” souligne Josef Coresh, directeur fondateur de l’Institut de l’Optimisation du Vieillissement à la NYU Grossman School of Medicine. Il précise que le risque de développer une démence est d’environ 4 % entre 55 et 75 ans, mais augmente considérablement au-delà, notamment après 85 ans.

Cette étude se fonde sur le Study of Cardiovascular Health in Communities, un projet de longue durée débuté en 1987 pour mesurer le risque cardiovasculaire, financé par les Instituts Nationaux de la Santé. L’échantillon inclut plus de 15 000 personnes originaires du Maryland, de la Caroline du Nord, du Mississippi et du Minnesota, reflétant une diversité géographique et raciale significative. Ce contexte a permis de mettre en lumière des disparités dans le risque : les Afro-Américains, les femmes et les porteurs d’une variante génétique appelée APOE4, souvent associée à la maladie d’Alzheimer, semblent plus susceptibles de développer une démence.
Coresh précise que la hausse prévue des cas de démence résulte principalement du vieillissement de la population. Avec le temps, un plus grand nombre de personnes atteindra les groupes d’âge où la démence se manifeste le plus fréquemment.
Theo Vos, épidémiologiste émérite à l’Université de Washington, n’ayant pas participé à l’étude, souligne que la démence est une condition difficile à mesurer de manière cohérente. Les normes pour enregistrer la démence comme cause de décès varient significativement à travers le monde et ont évolué au fil du temps. Il existe aussi des différences dans les critères et tests issus pour diagnostiquer cette maladie.
“Le point fort de cette étude est qu’elle a suivi les personnes dans le temps, tout en continuant à rechercher des signes confirmant ou non un diagnostic de démence. Cela est crucial car, étant une maladie progressive, il peut être difficile de déterminer si un patient souffre réellement de démence lors des premières phases de la maladie,” ajoute Vos.

Ce qui devrait apporter un certain réconfort, c’est la preuve croissante qu’un tel avenir n’est pas inéluctable.
Une recherche commandée par le journal The Lancet l’année dernière a révélé que 45 % des cas de démence dans le monde sont potentiellement évitables. La gestion des facteurs de risque liés aux maladies cardiaques, comme la prévention et le contrôle de l’hypertension, du cholestérol, de l’obésité et du diabète, pourrait également aider à protéger contre la démence. S’attaquer à la perte auditive et éviter l’isolement social sont d’autres étapes préventives. Éviter le tabagisme et la consommation excessive d’alcool pourrait également réduire ces risques.
“Cela a tendance à diminuer le risque à tout âge : les personnes vivent plus longtemps sans démence,” conclut Coresh.

María Carrillo, directrice scientifique de l’Association Alzheimer, qui n’a pas participé à cette étude, la qualifie de véritable signal d’alarme. Elle annonce qu’une recherche qui sera publiée cet été évaluera rigoureusement des changements spécifiques de mode de vie pour déterminer s’ils protègent la fonction cognitive de plus de 2 000 adultes âgés.
“Aux États-Unis, nous faisons face à une situation très particulière. Les disparités en matière de santé sont assez marquées,” déclare Carrillo. “Cela peut sembler accablant. Néanmoins, ce que je peux dire, c’est que nous apprenons beaucoup sur ces causes sous-jacentes, et beaucoup d’entre elles peuvent effectivement être atténuées.”
(c) 2025, The Washington Post
Bon à savoir
- La démence touche particulièrement les populations vieillissantes, avec un risque majeur après 55 ans.
- Des études indiquent que près de la moitié des cas de démence pourraient être prévenus par des changements de mode de vie.
- Le suivi des signes de la démence sur plusieurs années facilite un diagnostic plus précoce et précis.
Il semble crucial d’explorer davantage les facteurs environnementaux et sociaux qui influencent le risque de démence. Comment les politiques de santé publique peuvent-elles s’adapter pour répondre au vieillissement de la population tout en atténuant ces risques ? C’est une question qui mérite toute notre attention et notre réflexion collective.
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