Suite à la décision de la Cour Suprême des États-Unis qui valide l’interdiction de TikTok pour des raisons de sécurité nationale, en raison des liens présumés entre sa société mère, ByteDance, et le gouvernement chinois, Lauren Armistead, Directrice adjointe d’Amnesty Tech, a déclaré :

« Interdire TikTok n’apporte aucune solution aux risques et atteintes aux droits humains qui découlent des modèles d’affaires basés sur la surveillance, qui sont également présents chez d’autres grandes entreprises technologiques comme Google et Meta.

« Cette mesure restreint de manière injustifiée le droit à la liberté d’expression, qui comprend le droit de chercher, recevoir et diffuser des informations.

« Plutôt que d’appliquer des interdictions arbitraires, les autorités américaines devraient introduire des réglementations qui régissent toutes les plateformes technologiques afin de protéger les droits humains de tous dans l’ère numérique.

Lauren Armistead, Directrice adjointe d’Amnesty Tech

« Les dangers liés à la collecte massive de données et aux algorithmes des réseaux sociaux, tels que l’amplification de la haine sur les plateformes Meta et les effets néfastes du contenu sur la santé mentale des jeunes utilisateurs de TikTok, sont bien connus.

« Avec le changement d’administration à venir, Amnesty exhorte les régulateurs américains à continuer de se concentrer sur la résolution des problèmes systémiques liés aux modèles d’affaires basés sur la surveillance des grandes entreprises technologiques et à veiller à une atmosphère en ligne respectueuse des droits.

« C’est pourquoi Amnesty International appelle TikTok à cesser d’utiliser les informations personnelles sensibles des utilisateurs pour créer une expérience addictive.

Contexte 

Le vendredi précédent, la Cour Suprême des États-Unis a confirmé une loi interdisant TikTok sur le territoire américain pour des raisons de sécurité nationale, à moins que ByteDance ne vende l’application à un acheteur certifié américain d’ici le dimanche 19 janvier 2025.

Cette interdiction empêche les magasins d’applications de distribuer TikTok à plus de 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis.

En 2023, Amnesty International a publié deux rapports mettant en lumière les abus subis par les enfants et les jeunes utilisant TikTok. “Driven into the Darkness: How TikTok Encourages Self-harm and Suicidal Ideation” détaille comment la quête de TikTok pour attirer les jeunes utilisateurs pourrait aggraver les problèmes de santé mentale. Un autre rapport, “I feel Exposed”: Caught in TikTok’s Surveillance Web, examine les pratiques de données de TikTok et les comportements nuisibles qui en découlent.

Ces rapports s’inscrivent dans le cadre du travail d’Amnesty pour dénoncer les modèles d’affaires des grandes entreprises technologiques qui portent atteinte au droit à la vie privée et privilégient le profit au détriment des droits humains.

Points à retenir

  • La décision de la Cour Suprême marque une étape importante dans la régulation des applications de médias sociaux aux États-Unis.
  • Les préoccupations concernant la sécurité nationale doivent être équilibrées avec les droits de l’homme, tels que la liberté d’expression.
  • Les rapports d’Amnesty soulignent les impacts négatifs de la technologie sur la santé mentale des jeunes.
  • Une approche réglementaire globale est suggérée pour traiter les problèmes fondamentaux liés aux pratiques de données de toutes les entreprises technologiques.

Cette situation soulève des questions essentielles sur la manière dont nous naviguons dans un monde de plus en plus digitalisé. Il est impératif de considérer l’équilibre entre sécurité, vie privée et liberté d’expression afin de construire un environnement en ligne qui soit respectueux des droits de chacun. Quelle direction devrions-nous prendre pour mieux réguler ces plateformes tout en préservant les libertés individuelles ?



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