Pourquoi Pedro Sánchez persiste-t-il au pouvoir ? L’analyse percutante du PP de Feijóo par Borja Sémper.

L’année 2025 s’annonce intense, marquée par une actualité politique chargée. Pedro Sánchez, le président du gouvernement, conserve pour l’instant son ambition de rester à La Moncloa, malgré des soutiens parlementaires de plus en plus fragiles, en particulier de Junts et du PNV, ainsi que des enquêtes judiciaires – ‘affaire Koldo’, ‘affaire Begoña Gómez’ et ‘affaire du Procureur Général’ – qui affectent des instances élevées du PSOE et du gouvernement.

Dans ce contexte, le Parti Populaire prépare sa contre-offensive politique contre l’exécutif de Sánchez en 2025, avec de nombreux résolutions pour la nouvelle année à l’initiative de Feijóo. Lors d’une interview accordée à ESdiario, le porte-parole du PP aborde les objectifs qu’ils se fixent pour l’année à venir depuis Génova 13.

ESdiario : Quels sont les objectifs de la nouvelle année pour le PP, porte-parole ?

Borja Sémper : Notre but est de faire en sorte que la politique ne soit plus un fardeau pour les citoyens, que ce mauvais gouvernement cesse de leur mettre des bâtons dans les roues au quotidien. Nous souhaitons reconstruire la politique espagnole et, par conséquent, la confiance des citoyens envers leurs représentants. Un mauvais gouvernement comme celui de Pedro Sánchez ternit l’image de tous les politiciens. La discussion doit traiter des problèmes des gens, et non de Pedro Sánchez.

P. Quelles actions concrètes le PP peut-il réellement entreprendre en ce sens ?

R. Nous offrons une alternative. Nous sommes en opposition au sanchisme. Cela signifie qu’en séances de contrôle, nous devons être très exigeants et surveiller l’action du gouvernement, signaler ce qui ne va pas, et nous interroger sur des affaires de corruption avec une rigueur sans faille. Nous ne souhaitons pas simplement accéder à La Moncloa parce que Pedro Sánchez gère mal, mais également parce que nous voulons générer de l’espoir et proposer une alternative de gestion et de gouvernement pour l’Espagne.

P. Sur le plan judiciaire, comment le PP envisage-t-il cette année ?

R. Le gouvernement est confronté à un effondrement en raison d’une majorité parlementaire très réduite, qui s’est fragilisée. En d’autres termes, il n’a pas de majorité sociale. Sánchez n’a pas remporté les élections et est président sans véritable soutien populaire, n’ayant pas de projet politique clair pour l’Espagne. Par ailleurs, les affaires de corruption vont le contraindre de plus en plus. L’expérience montre que chaque semaine, nous découvrirons de nouveaux détails sur les différents cas de corruption affectant le gouvernement. Dans un pays normal, un président aurait déjà dissous les Cortes, convoqué des élections et redonné la parole aux citoyens.

P. Vous n’êtes pas très enclin à parler des sondages, mais pourquoi pensez-vous que Pedro Sánchez parvient à maintenir un certain niveau dans ces derniers ?

R. Les raisons sont multiples et complexes. Il est essentiel de reconnaître que Pedro Sánchez utilise une stratégie visant à diviser la société espagnole, rendant le changement de vote difficile. Sa tactique consiste à polariser et à exacerber les confrontations, pour rendre plus ardue toute possibilité de transferts de voix. La politique ne devrait pas se résumer à cette division. Notre objectif est de rassembler les Espagnols autour d’un projet commun, de rendre la politique constructive et partagé.