BANGKOK — Les forces de sécurité du Myanmar ont arrêté le gendre de l’ancien dirigeant militaire du pays, Than Shwe, accusé d’avoir publié des déclarations incitatives sur son compte Facebook, a rapporté vendredi la presse d’État.

Nay Soe Maung, un colonel retraité de 67 ans et ancien médecin militaire, a été le dernier à être incarcéré pour avoir partagé des messages sur Facebook jugés incitatifs.

Son arrestation survient deux semaines après qu’il a exprimé des critiques à l’encontre du leader militaire actuel et présenté ses condoléances pour le décès de Zaw Myint Maung, un membre éminent de l’ancien parti au pouvoir au Myanmar, dont le gouvernement a été renversé lors du coup d’État militaire de 2021.

Le quotidien d’État The Mirror Daily a mentionné que Nay Soe Maung a été arrêté et placé en détention dans un commissariat de police du township de Pyigyidagun à Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays, mercredi dernier.

Le rapport de vendredi a indiqué que les personnes faisant des incitations ou partageant de la propagande en faveur de groupes d’opposition sur les réseaux sociaux seront poursuivies en vertu des lois du pays, nationales notamment en matière de lutte anti-terroriste, de transactions électroniques, de sédition et d’incitation.

Le Myanmar est plongé dans le chaos depuis que l’armée a pris le pouvoir le 1er février 2021, renversant le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. Ce coup d’État a suscité d’importantes manifestations auxquelles l’armée et la police ont répondu par une force létale, entraînant une résistance armée et une violence qui ont dégénéré en guerre civile.

La direction militaire du Myanmar est souvent perçue comme soudée, secrète et extrêmement sensible.

Selon le groupe de recherche indépendant Data for Myanmar, environ 1 691 personnes ont été arrêtées pour avoir critiqué le régime militaire et exprimé leur soutien à des groupes d’opposition sur les réseaux sociaux depuis le coup d’État de l’armée.

Nay Soe Maung est marié à une des filles du dictateur Than Shwe, qui a dirigé le pays de 1992 à 2011 avant de céder le pouvoir à un gouvernement civil, pro-militaire. Durant son règne, il a mené une junte redoutée qui a sévèrement réprimé toute opposition, emprisonnant régulièrement des opposants politiques, y compris Aung San Suu Kyi, figure emblématique du mouvement pro-démocratie au Myanmar.

Après sa carrière de médecin militaire, Nay Soe Maung a été enseignant et recteur à l’Université de santé publique de Yangon, la plus grande ville du pays.

Avant le coup d’État de 2021, il avait exprimé son soutien au précédent gouvernement dirigé par Aung San Suu Kyi et avait participé à des manifestations pacifiques dans les rues de Yangon après son arrestation par l’armée.

Quelques jours avant son arrestation, il avait présenté ses condoléances suite au décès de Zaw Myint Maung, collègue de Suu Kyi et porte-parole de son parti NLD.

Notre point de vue

Il est essentiel de souligner que les arrestations au Myanmar ne se limitent pas à des individus isolés. Elles illustrent une réalité plus vaste sur la lutte pour la liberté d’expression dans un contexte politique de tension, où chaque mot peut être interprété comme une menace. En tant qu’observateurs, nous devons réfléchir à l’impact de la répression sur la société civile et la manière dont celle-ci pourrait limiter toute possibilité de dialogue ou de réconciliation. La vigilance est de mise pour défendre les libertés fondamentales, même dans les espaces numériques.



  • Source image(s) : abcnews.go.com
  • Source : https://abcnews.go.com/International/wireStory/son-law-former-myanmars-strongman-arrested-facebook-posts-115139953

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *