Toutes les sessions incluent 15 minutes de questions-réponses.
14h00-15h05 Évaluer les effets de la nucléarisation : aspects méconnus et peu étudiés
Président et discutant : Paul Edwards, co-directeur de l’Initiative sur les Risques Existentialistes de Stanford, Université de Stanford
Intervenant : Benoît Pelopidas, professeur associé, CERI Sciences Po
Description : Cette présentation aborde la question de ce que produit la nucléarisation des États et des relations internationales, et comment on peut l’évaluer. Elle reconsidère la dissuasion nucléaire et la non-prolifération tout en élargissant le débat au-delà de ces catégories. Elle s’inscrit dans le champ des études de sécurité, de l’histoire du XXe siècle, de l’Anthropocène, des relations internationales, ainsi que de l’histoire de la démocratisation et de la dé-démocratisation, et des humanités environnementales.
Elle expose un aperçu des interrogations soulevées par le projet NUCLEAR, notamment l’évaluation du rôle des facteurs échappant au contrôle dans la prévention d’explosions nucléaires indésirées, l’impact de la nucléarisation des États sur la démocratie, quel moyen permet le mieux de surmonter le scepticisme quant à la possibilité d’une catastrophe nucléaire, et le rôle des anticipations de changement environnemental dans l’élaboration des politiques liées aux armes nucléaires. De plus, le projet propose des méthodes pour explorer ces questions et présente des données empiriques obtenues grâce à des entretiens et des sources primaires aux niveau mondial, ainsi que des enquêtes menées en octobre 2019 et 2024 en Suède et en Pologne, deux États dotés d’armes nucléaires.
15h05-16h15 Démocratie et armes nucléaires
Chaises tournantes : Benoît Pelopidas, Sterre van Buuren, Thomas Fraise
Discutant : Alexander Sorg, chercheur postdoctoral à l’Université de Harvard et ancien boursier du projet ERC NUCLEAR, CERI, Sciences Po.
Description : Quel est l’impact des armes nucléaires sur la démocratie ? Cette question, longtemps sous-explorée, montre que trois approches distinctes documentent les effets négatifs des armes nucléaires sur la démocratie. En termes de théorie politique, nous démontrons que ces armes ne sont pas sous contrôle démocratique, car elles peuvent anéantir sa propre démocratie sans consentement populaire ni possibilité de retour en arrière, et affectent nécessairement des personnes au-delà des frontières de la démocratie. Parallèlement, les implications sécuritaires des armes nucléaires poussent à organiser la prise de décision de manière non démocratique. Une analyse comparative des processus d’acquisition d’armes nucléaires par des États démocratiques révèle aussi qu’ils introduisent des régimes de secret qui réduisent le niveau de consultation publique. Enfin, des enquêtes menées dans des États démocratiques dotés d’armes nucléaires montrent que les politiques nucléaires manquent de légitimité parmi leurs citoyens, entraînant un sentiment de désengagement.
15h05-15h20 Incompatibilités conceptuelles du contrôle démocratique
Intervenante : Sterre van Buuren, assistante de recherche du projet ERC NUCLEAR, CERI Sciences Po
15h20-15h35 Secret nucléaire et dé-démocratisation
Intervenant : Thomas Fraise, chercheur postdoctoral à l’Université de Copenhague, ancien doctorant du projet ERC NUCLEAR
15h35-15h50 Résultats de l’enquête – Le mythe du consensus nucléaire
Intervenants : Benoît Pelopidas, professeur associé, CERI Sciences Po et Alexander Sorg, chercheur postdoctoral à l’Université de Harvard, ancien boursier du projet ERC NUCLEAR
16h15-16h30 Pause café
16h30-17h55 L’effet constitutif des futurs imaginés et des mémoires
Président et discutant : Benoît Pelopidas, professeur associé, CERI Sciences Po
16h30-17h00 – Histoires et futurs nucléaires au Moyen-Orient
Intervenante : Hebatalla Taha, chargée de cours senior à l’Université de Lund, ancienne boursière postdoctorale et affiliée de recherche du projet ERC NUCLEAR
Description : Les futurs imaginés et les mémoires du passé ont façonné les possibilités nucléaires du Moyen-Orient, et plus particulièrement de l’Égypte. La mémorisation d’Hiroshima et de Nagasaki, des négociations de contrôle des armements et de sécurité régionale des années 1990, ainsi que de la “prolifération opaque” de l’Irak ont joué des rôles décisifs dans la définition de ce qui semble désirable et réalisable en matière de nucléaire pour cette région. Explorer les luttes pour produire et stabiliser ces récits donne une profondeur à notre compréhension des implications de l’armement nucléaire, grâce à des sources primaires en arabe et en hébreu, allant au-delà d’une simple explication par l’“apprentissage” ou l’association évidente des armes nucléaires à la “dissuasion”.
17h00-17h30 – Idéologies et récits dans un monde nucléaire
Intervenant : Kjølv Egeland, chercheur senior à NORSAR, ancien boursier postdoctoral du projet ERC NUCLEAR
Description : Les idées de “consensus” sur l’objectif à long terme du désarmement nucléaire entre tous les États, l’OTAN vue comme une “alliance nucléaire”, et l’idée d’un “ordre nucléaire” souhaitable, ainsi que la période de 1986 à 1995 qualifiée de “l’âge d’or du désarmement”, jouent un rôle crucial dans la configuration de nos compréhensions de ce qui est possible et désirable concernant les politiques nucléaires. Ces éléments sont essentiels d’une lutte idéologique pour le récit accepté de l’ère nucléaire, dans laquelle la contradiction et la réversibilité sont des ressources décisives. Cette recherche permet d’alimenter un débat productif sur la politique liée aux armes nucléaires, prenant au sérieux les luttes concernant les futurs imaginés tout en intégrant les mémoires du passé et en ouvrant la voie à une théorie du désarmement nucléaire.
17h55-18h10 – Remarques de clôture et présentation de nouvelles ressources pour chercheurs et éducateurs : résultats d’enquête, sources primaires, outils vidéo, visuels en français et anglais
Benoît Pelopidas, professeur associé, CERI Sciences Po
Notre Opinion Tech
Dans le contexte actuel de tensions internationales croissantes, il est crucial de redoubler d’efforts pour analyser de manière approfondie la relation entre la nucléarisation et la démocratie. Les discours en matière de dissuasion nucléaire doivent évoluer en tenant compte des implications sociales et politiques. L’étude des effets de la nucléarisation sur la gouvernance et la participation citoyenne est d’une importance fondamentale. À mesure que nous avançons vers un monde où les réalités géopolitiques changent rapidement, une prise de conscience accrue et une recherche multidisciplinaire sur ces questions deviendront essentielles pour forger des politiques éclairées et responsables.
Bon à savoir : La compréhension des dynamiques entourant les armes nucléaires est de plus en plus pertinente à l’échelle mondiale, incitant à un débat diversifié sur leur impact sur la société et les systèmes politiques.
- Source image(s) : www.sciencespo.fr
- Source : https://www.sciencespo.fr/fr/evenements/nuclear-weapons-choices-governing-vulnerabilities-between-past-and-future/
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