Plus l’accès à l’avortement est menacé, plus les femmes se tournent vers la stérilisation, selon un nouveau rapport dans le JAMA qui s’appuie sur les réclamations d’assurance santé de près de 4,8 millions de femmes aux États-Unis.
Dans les États qui ont adopté des interdictions totales ou presque totales de l’avortement suite à la décision de la Cour suprême des États-Unis Dobbs en juin 2022, le taux de stérilisations parmi les femmes en âge de procréer a bondi de 19 % en juillet. Une augmentation initiale similaire a été observée à l’échelle nationale, les États qui ont soit limité soit protégé l’accès à l’avortement enregistrant une hausse de 17 %.
Cependant, par la suite, les États avec des interdictions ont connu une tendance divergente. Les États qui ont limité ou protégé l’accès à l’avortement ont vu le nombre de procédures de stérilisation se stabiliser après juillet 2022. En revanche, les États avec interdictions ont continué à voir des augmentations. D’un juillet 2022 à décembre 2022, l’utilisation des procédures de stérilisation a augmenté de 3 % chaque mois.
L’étude ajoute aux précédents résultats constatant que l’annulation de Roe v. Wade et la limitation de l’accès légal à l’avortement ont poussé les personnes en âge de procréer à chercher des méthodes de contraception permanente. Une étude publiée dans le JAMA Health Forum en avril, par exemple, a révélé une augmentation abrupte des ligatures des trompes et des vasectomies chez les personnes âgées de 18 à 30 ans peu après la décision Dobbs. La présente étude prolonge cette constatation en évaluant les tendances des procédures de stérilisation dans le contexte des lois et des politiques sur l’avortement des États.
La hausse de la stérilisation n’est qu’un exemple des nombreuses manières dont les soins de santé reproductive aux États-Unis ont été perturbés par la décision de la Cour suprême en 2022. En juin, une étude dans le JAMA Network Open a révélé que les États avec les politiques d’avortement les plus restrictives ont connu une baisse des prescriptions de pilules contraceptives et de contraception d’urgence. Ce constat suggère que les interdictions et limitations de l’avortement ont perturbe et créé des obstacles à l’accès à la contraception dans les États restrictifs.
Mardi, par ailleurs, le March of Dimes a publié un rapport dressant un tableau sombre pour les Américains qui deviennent enceintes. L’analyse a révélé que plus de la moitié des comtés américains n’ont pas d’hôpital offrant des soins obstétriques. Au cours des deux dernières années, 1 comté sur 25 a fermé son unité obstétricale. De plus, 35 % des comtés aux États-Unis sont considérés comme des déserts maternels, ce qui signifie que 1 104 comtés n’ont pas d’établissement de naissance ou même un seul clinicien obstétrical. Vivre dans un désert maternel est associé à un accès réduit aux soins prénatals et à des taux plus élevés de naissances prématurées. Ces 1 104 comtés abritent 2,3 millions de femmes en âge de procréer qui ont donné naissance à plus de 150 000 bébés en 2022.
Les États-Unis continuent d’avoir le taux de mortalité maternelle le plus élevé parmi tous les pays à revenu élevé, les femmes noires étant les plus touchées, selon le dernier rapport du Commonwealth Fund.
À titre personnel, cette situation alarmante ne peut que susciter une profonde réflexion. Lorsqu’on observe ces statistiques, on se rend compte que l’accès aux soins de santé reproductive est non seulement une question de droits individuels, mais aussi une question de santé publique. Quelles solutions pouvons-nous proposer pour garantir que toutes les femmes, peu importe où elles vivent, ont accès aux soins dont elles ont besoin ? En tant que société, il est impératif que nous agissions pour protéger ces droits et assurer le bien-être de toutes les femmes.