Une photo de 2003 des bras et des jambes d'une fille de 4 ans infectée par le mpox au Libéria.
Agrandir / Une photo de 2003 des bras et des jambes d’une fille de 4 ans infectée par le mpox au Libéria.

Une épidémie mortelle de mpox (précédemment appelé monkeypox) s’étend de la République Démocratique du Congo (RDC), suscitant l’inquiétude parmi les experts en santé mondiale.

La RDC a signalé plus de 22 000 cas suspects depuis le début de l’année 2023, dont 1 200 décès suspects, selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis. Une proportion élevée des cas concerne des enfants de moins de 15 ans.

Mercredi, le CDC a publié un avis de santé soulignant que bien que le mpox soit endémique à la RDC, l’épidémie actuelle est plus grande et plus répandue que toutes celles que le pays a connues auparavant. Le virus a également débordé dans plusieurs pays voisins ces derniers mois, notamment la République du Congo, la République Centrafricaine, le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda. L’Organisation mondiale de la santé a signalé que des cas ont également été détectés au Kenya.

Également mercredi, le Directeur Général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé qu’il convoquerait un comité d’urgence dès que possible pour évaluer si l’épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), le niveau d’alerte le plus élevé de l’agence.

Contrairement à l’épidémie internationale de mpox de 2022-2023—que l’OMS a déclarée USPPI en juillet 2022—l’épidémie actuelle est causée par un clade différent de mpox ; l’épidémie précédente était causée par le clade II du virus, tandis que l’actuelle est due au clade I, qui entraîne des maladies plus graves et des décès.

Selon le CDC, les symptômes du mpox comprennent une éruption cutanée pouvant être localisée sur les mains, les pieds, la poitrine, le visage, la bouche ou près des organes génitaux ; de la fièvre ; des frissons ; des ganglions lymphatiques enflés ; de la fatigue ; des myalgies (douleurs musculaires et dorsales) ; des maux de tête ; et des symptômes respiratoires tels que mal de gorge, congestion nasale, et toux.

Dans l’épidémie actuelle, la propagation semble se produire par des voies de transmission bien connues, notamment le contact avec des animaux sauvages vivants ou morts porteurs du virus, le contact familial, et les soins aux patients. Cependant, des preuves de transmission par contact sexuel ont également été observées, ce qui constitue une première pour le clade I du mpox.

Pour l’instant, le CDC considère le risque pour les États-Unis comme “très faible“, étant donné qu’il n’y a pas de vols directs entre les États-Unis et la RDC ou ses pays voisins. Aucun cas de mpox clade I n’a été signalé en dehors de l’Afrique centrale et orientale jusqu’à présent. Cela dit, dans son avis d’aujourd’hui, le CDC a conseillé aux cliniciens de considérer le mpox chez les patients présentant des symptômes apparentés qui ont voyagé en RDC ou dans un pays voisin au cours des 21 derniers jours.

Les vaccins contre le mpox utilisés lors de l’épidémie précédente devraient être efficaces contre les deux clades du virus. Dans une annonce séparée mercredi, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a déclaré qu’elle fournirait 10 millions de dollars pour aider la RDC à répondre à l’épidémie, ainsi que 50 000 doses de vaccin contre le mpox.

En tant que journaliste, il est alarmant de constater que cette épidémie touche particulièrement les enfants, les plus vulnérables parmi nous. Les gouvernements et les organismes de santé doivent redoubler d’efforts pour lutter contre la propagation de ce virus. Il est crucial de sensibiliser la population sur les risques et d’accélérer la distribution des vaccins. Le travail des professionnels de santé est essentiel dans cette lutte, et il est impératif qu’ils disposent des ressources nécessaires pour interagir avec les patients et traiter ceux qui sont touchés. Comme le sujet de santé publique évolue, je continuerai d’informer nos lecteurs des développements concernant cette épidémie et des mesures prises pour y faire face.

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