Il existe de nombreuses recherches sur les types de personnes qui croient aux théories du complot et leurs raisons de le faire. Cependant, il y a une nuance : mes collègues et moi avons découvert qu’il y a un certain nombre de personnes partageant des conspirations en ligne qui ne croient pas au contenu qu’elles diffusent.

Ce sont des opportunistes. Ces individus partagent des théories du complot pour promouvoir le conflit, créer le chaos, recruter et radicaliser de potentiels adeptes, générer des revenus, harceler, ou même simplement pour attirer l’attention.

Il existe plusieurs types de ces propagateurs de conspirations essayant de vous influencer.

Manipuler les conspirateurs : les extrémistes

Dans notre chapitre d’un nouveau livre sur l’extrémisme et les conspirations, mes collègues et moi discutons des preuves que certains groupes extrémistes utilisent intentionnellement des théories du complot pour séduire des adhérents. Ils recherchent ce qu’on appelle une « théorie du complot d’entrée » qui les incitera à dialoguer, rendant ensuite les personnes vulnérables à la radicalisation. Ils essaient plusieurs conspirations pour voir lesquelles trouvent un écho.

Les recherches montrent que les personnes ayant des sentiments positifs envers les groupes extrémistes sont nettement plus susceptibles de partager sciemment du contenu faux en ligne. Par exemple, la société de surveillance de la désinformation Blackbird.AI a suivi plus de 119 millions de posts liés aux conspirations COVID-19 depuis mai 2020, lorsque des activistes protestaient contre les restrictions et les confinements aux États-Unis. Parmi ces messages, plus de 32 millions de tweets ont été classés comme étant très manipulatoires. Ceux diffusés par divers groupes extrémistes étaient particulièrement susceptibles de montrer des signes d’insincérité. Par exemple, un groupe, les Boogaloo Bois, a généré plus de 610 000 tweets, dont 58 % avaient pour but l’incitation et la radicalisation.

Vous pouvez également prendre la parole des extrémistes eux-mêmes. Lorsque le groupe d’extrême droite Boogaloo Bois est apparu lors de l’insurrection du 6 janvier 2021, par exemple, des membres ont déclaré qu’ils ne soutenaient pas vraiment la théorie du complot sur l’élection volée, mais qu’ils étaient là pour « s’en prendre au gouvernement fédéral ». Aron McKillips, un membre des Boogaloo arrêté en 2022 dans le cadre d’une opération du FBI, est un autre exemple de conspirateur opportuniste. Dans ses propres mots : « Je ne crois en rien. Je suis juste là pour la violence. »

En jouant sur les incertitudes et le désir de réponses, ces opportunistes exploitent non seulement la méfiance généralisée, mais aussi les émotions humaines profondes, comme la peur et la colère. Cela me rappelle à quel point il est crucial de rester vigilant face à la désinformation qui circule en ligne, et d’encourager un dialogue ouvert et informé pour contrer ces mouvances. C’est en alliant esprit critique et esprit d’ouverture que nous pourrons véritablement résister à ces manipulations et créer une société plus résiliente.

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