Un enfant avec une éruption cutanée de type 'joues rouges'
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Un virus respiratoire saisonnier courant, qui infecte généralement les enfants d’âge scolaire, provoque cette été une augmentation inhabituelle des cas à travers l’Europe et les États-Unis. Cette montée des transmissions représente un danger significatif pour certaines populations vulnérables, y compris les femmes enceintes, selon une alerte sanitaire publiée par les Centers for Disease Control and Prevention mardi dernier.

Le virus en question est le parvovirus B19, également connu sous le nom de B19V, qui se propage par les gouttelettes respiratoires et provoque généralement une maladie bénigne en deux phases chez les enfants. La première phase est caractérisée par des symptômes semblables à ceux de la grippe, incluant fièvre, mal de tête, malaise, douleurs musculaires, toux, maux de gorge et douleurs articulaires. Dans la seconde phase, une éruption cutanée caractéristique, souvent désignée comme ‘joues rouges’, apparaît, ce qui est également appelé cinquième maladie ou érythème infectieux. À l’âge de 20 ans, environ 50 % des personnes ont été infectées et possèdent des anticorps permettant de lutter contre la réinfection. Ce chiffre atteint 70 % à 40 ans.

Cependant, pour ceux qui ont un système immunitaire compromis, qui sont enceintes ou qui souffrent de certaines conditions, telles que l’anémie falciforme, le virus peut engendrer des complications graves, telles qu’une anémie sévère, une myocardite, une hépatite ou une encéphalite. Pendant la grossesse, le virus peut infecter le fœtus et entraîner des complications dangereuses, pouvant aller jusqu’à la fausse couche.

En temps normal, le virus se propage sans attirer l’attention, causant des maladies graves seulement très rarement. Cependant, ces derniers mois, le B19V s’est distingué des autres virus saisonniers. À la fin de l’année dernière, par exemple, des chercheurs en Israël ont signalé la plus grande et la plus longue épidémie de B19V à ce jour, avec un nombre de cas ayant augmenté de neuf fois par rapport à la période 2020-2022, et de 6,6 fois par rapport aux années précédentes. Les femmes enceintes ont vu leur risque relatif augmenter durant cette épidémie.

Une montée internationale

En juin, des chercheurs au Danemark ont signalé un pic de cas plus tôt cette année, qui était le taux d’infection le plus élevé depuis 10 ans, 3,5 fois supérieur au précédent pic du rapport de 2017. Mais le Danemark n’est pas isolé. Toujours en juin, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a rapporté que 14 pays européens ont connu une augmentation inhabituelle des infections à B19V.

D’après les CDC américains, cette montée a semblé toucher l’Amérique du Nord en juin, bien que les données soient limitées. Étant donné sa présentation généralement bénigne, le B19V n’est pas une infection à déclaration obligatoire aux États-Unis, ce qui signifie que les cas ne sont pas suivis. Cependant, les CDC collectent passivement des données sur le virus.

Par exemple, des laboratoires commerciaux ont rapporté une augmentation des tests positifs, et la proportion de personnes présentant des anticorps IgM—un indicateur d’infection récente—est passée de moins de 3 % entre 2022 et 2024 à 10 % en juin dernier. Les enfants âgés de 5 à 9 ans ont connu la plus forte augmentation, passant de 15 % entre 2022 et 2024 à 40 % en juin 2024. Parmi les donneurs de plasma, la prévalence des échantillons groupés avec un niveau seuil d’ADN B19V est passée de 1,5 % en décembre 2023 à 20 % en juin 2024. Les CDC ont également signalé avoir reçu des comptes rendus anecdotiques concernant une hausse des cas de B19V chez les patientes enceintes.

Les CDC appellent les cliniciens à être davantage conscients de la possibilité d’infections à B19V. Pour les femmes enceintes et les autres personnes à haut risque, les CDC recommandent de prendre des précautions, telles que le port de masques et une hygiène des mains rigoureuse. Cela est particulièrement important pour les personnes à haut risque dans des environnements de travail nécessitant un contact étroit avec des enfants, comme les écoles et les crèches, notent les CDC.

Il est encore flou de savoir ce qui motive cette montée du B19V, mais les chercheurs ont noté que le B19V a tendance à avoir de petites poussées tous les trois à quatre ans. Avec le lancement mondial du SARS-CoV-2 à la fin de 2019, de nombreux schémas saisonniers et cycliques des maladies infectieuses ont été perturbés, entraînant des baisses et des pics inhabituels de transmission. Il se pourrait donc que la transmission du B19V ait aussi été affectée.

En tant que journaliste, je ne peux m’empêcher de me demander quelles seront les conséquences à long terme de cette épidémie sur la santé publique. D’autant plus que les chiffres continuent d’augmenter, il est crucial de garder un œil sur cette situation, d’informer le grand public sur les risques encourus et les mesures à prendre pour protéger les populations les plus vulnérables. Il est essentiel de réfléchir aux réponses que les autorités de santé mettront en place pour gérer cette situation, afin que des stratégies efficaces puissent être développées et mises en œuvre pour contenir la propagation de ce virus.

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