Selon un rapport publié jeudi par Consumer Reports, 36 produits de cannelle moulue contiennent des niveaux de plomb préoccupants, ce qui a entraîné une série de titres alarmants. Cette enquête est particulièrement troublante puisqu’elle fait suite à l’intoxication tragique d’au moins 519 enfants aux États-Unis, exposés à des niveaux de plomb extrêmement élevés dus à de la cannelle intentionnellement contaminée dans des sachets de compote de pommes.
En gardant cet événement horrifiant à l’esprit, les parents sont forcément sur le qui-vive concernant d’autres découvertes liées au plomb dans la cannelle. Alors, quel est le niveau de préoccupation suscité par les concentrations trouvées par Consumer Reports ? Faut-il se conformer strictement aux limites recommandées par cette organisation ? À mes yeux, ce n’est pas vraiment alarmant et probablement pas nécessaire. Ce rapport n’est pas si préoccupant que cela.
De manière similaire aux tests précédents sur le chocolat, les concentrations de plomb trouvées dans les produits à base de cannelle étaient principalement dans des plages standards. Dans l’ensemble, ce rapport sert davantage de rappel que de petites quantités de métaux lourds sont présentes dans divers aliments courants. Les tests réalisés par des organismes de surveillance peuvent jouer un rôle crucial pour garantir la sécurité des consommateurs, surtout en périodes de sous-financement et d’impuissance des régulateurs.
Avant d’entrer dans le détail des données, je tiens à mentionner mon conflit d’intérêt : j’aime la cannelle autant que le chocolat, pour le dire simplement : beaucoup. Je ne peux pas imaginer l’automne ou les fêtes sans des friandises fortement parfumées à la cannelle. Et si vous pensez que « cannelle » n’est pas un verbe, vous vous trompez (du moins dans mon livre). Néanmoins, mon amour pour cette épice en écorce d’arbre pourrait certainement être ébranlé par mon dégoût pour les substances neurotoxiques, surtout avec un jeune enfant à la maison qui dévore mes pâtisseries. C’est pourquoi j’ai approfondi le sujet et fait les calculs — et je suis heureux de partager mes résultats.
Concentrations réglementées
Alors, que révèle Consumer Reports (CR à partir de maintenant) ? L’organisation a recueilli trois échantillons de chacun des 36 produits provenant de supermarchés, de magasins alimentaires spécialisés/internationaux et de vendeurs en ligne. Ces échantillons ont ensuite été envoyés à un laboratoire commercial pour analyse, et CR a rapporté les concentrations moyennes de plomb exprimées en parties par million (ppm), équivalentes en milligrammes par kilogramme (mg/kg).
CR a jugé les résultats en fonction d’un seuil de 1 ppm, qui est la concentration à laquelle l’État de New York procède à un rappel pour une épice (pour le moment, ils envisagent de le réduire). Il est important de noter qu’à ce seuil de 1 ppm, New York est un cas à part. Comme le souligne CR, New York est le seul État à disposer d’un tel seuil. La Food and Drug Administration (FDA) n’a pas de limite clairement définie, mais les avertissements récents de l’agence concernaient des produits affichant des concentrations de plomb supérieures à 2 ppm, et non 1 ppm. De plus, la commission du Codex Alimentarius, l’organisme international de normalisation des aliments, fixe une limite pour les épices d’écorce à 2,5 ppm. Par ailleurs, l’Union européenne a défini la concentration maximale de plomb autorisée dans les épices d’écorce à 2 ppm, selon des réglementations établies en 2021 (PDF).
Malgré ce seuil d’alerte inhabituellement bas, CR a mis en évidence 12 produits — principalement des marques peu connues — qui ne pourraient pas être commercialisés à New York. Parmi ces produits, seuls trois étaient au-dessus du seuil de 2 ppm qui aurait attiré l’attention des régulateurs de la FDA et de l’Union européenne. Les deux marques ayant enregistré les deux taux les plus élevés (Paras à 3,52 ppm et EGN à 2,91 ppm) ont indiqué à CR qu’elles procéderaient volontairement à un rappel de leurs produits. L’autre produit dépassant les 2 ppm était la cannelle de Mimi’s Products, avec une moyenne de 2,03 ppm. Les données de CR montrent que seul un des trois échantillons était supérieur à 2 ppm (avec des relevés de 1,97 ppm, 2,16 ppm et 1,97 ppm).
Cela dit, les seuils de concentration en matière de rappels réglementaires sont une chose. D’autres facteurs — qui sont probablement bien plus pertinents pour les consommateurs — concernent la quantité de cannelle réellement consommée et quel est le niveau maximum de plomb considéré comme sûr. Alors, quels sont ces chiffres ?
En tant que passionné de la cannelle, ces résultats me préoccupent un peu. Bien que je comprenne que les niveaux de plomb restent en grande partie dans des limites acceptables, la notion de consommation régulière de ce condiment par ma famille m’invite à la prudence. Cette situation soulève des questions sur les mesures de contrôle effectuées et les implications pour les consommateurs. Je suis curieux de voir si cette enquête incitera davantage de producteurs à être transparents sur les matériaux qu’ils utilisent et sur la provenance de leurs ingrédients. Avez-vous déjà regardé l’étiquette de votre cannelle préférée ?