SINGAPOUR – Une loi a été adoptée le 7 janvier visant à supprimer les peines minimales obligatoires pour les conducteurs récidivistes ayant causé des blessures graves ou la mort lors d’infractions routières. Cette mesure vise à éviter des sanctions excessives pour les premières infractions.

Cependant, les usagers de la route responsables d’accidents ayant entraîné mort ou blessures graves continueront à être sévèrement punis et risquent des peines d’emprisonnement maximales.

L’adoption de la loi sur les modifications diverses en matière de circulation routière signifie que, lorsque cette législation sera appliquée, les infractions moins graves ne seront pas pénalisées de manière excessive, surtout si d’autres usagers ont contribué à l’accident.

Le ministre d’État aux affaires intérieures, Muhammad Faishal Ibrahim, a déclaré qu’en supprimant les peines minimales pour les premières infractions, des ajustements seront également effectués pour réduire la peine d’emprisonnement minimale obligatoire pour les récidivistes.

Pour les infractions de conduite dangereuse causant la mort par des récidivistes, la peine minimale passera de quatre ans à deux ans. Concernant les infractions ayant causé des blessures graves, elle sera réduite d’une peine de deux ans à un an.

Les peines maximales resteront fixées à 10 ans de prison pour des blessures graves et à 15 ans pour des décès.

Le professeur associé Faishal a ajouté que cet ajustement vise à établir une progression plus graduelle entre les peines pour les premières infractions et celles pour les récidivistes.

Il a souligné que les modifications ne signifient pas que le gouvernement adopte une position plus clémente envers les récidivistes, précisant que les tribunaux peuvent imposer des peines supérieures à ces minima obligatoires.

« Je tiens également à insister sur le fait qu’il n’y a aucun changement dans notre manière de traiter les délinquants graves, en particulier ceux conduisant de manière irresponsable sous l’influence d’alcool ou de drogues », a déclaré le professeur Faishal. « Ils continueront à encourir des pénalités sévères, ainsi que des peines minimales obligatoires lorsque des blessures graves ou des décès sont causés. »

M. Yip Hon Weng (Yio Chu Kang), la députée non électorale Hazel Poa et M. Dennis Tan (Hougang) ont exprimé des préoccupations concernant le projet de loi.

M. Yip a interrogé le gouvernement sur la possibilité d’envoyer un message trompeur en « allant trop loin sur les délinquants », tandis que Mme Poa a indiqué que le Parti Progress Singapore ne pouvait pas soutenir la modification visant à supprimer les peines minimales obligatoires pour de tels délinquants en cette période où les accidents mortels augmentent.

Selon les statistiques publiées par la police de la circulation en août 2024, le nombre d’accidents mortels dus à des excès de vitesse et à la conduite en état d’ivresse a augmenté au cours du premier semestre de l’année, période durant laquelle davantage de personnes ont perdu la vie sur les routes de Singapour.

Soixante-treize personnes sont décédées au cours des six premiers mois de 2024, soit deux de plus que les 71 décès enregistrés pendant la même période en 2023. La majorité des victimes étaient des motocyclistes et leurs passagers.

En réponse aux députés, le professeur Faishal a précisé que le ministère des Affaires intérieures a jugé que ces amendements étaient nécessaires pour réajuster l’équilibre entre la dissuasion et la proportionnalité.

« Je souhaite réitérer que l’objectif de cet amendement n’est pas de signaler une position plus clémente envers les conducteurs dangereux, ni de leur infliger des peines plus légères. Nous continuerons à punir ceux qui adoptent une conduite irresponsable », a-t-il ajouté.

« Les peines maximales sont sévères et demeurent inchangées. Les juges disposeront d’une flexibilité totale pour décider de la peine appropriée, jusqu’à la peine maximale prévue par la loi, en fonction des faits de chaque cas. »

Par ailleurs, un autre changement légal permettra aux procureurs d’imputer un chef d’accusation de « blessures » même lorsqu’il y a eu des blessures graves, afin de prendre en compte d’autres circonstances pouvant avoir contribué à l’accident.

Cela inclut la nature des blessures subies par la victime et la responsabilité des autres usagers de la route dans l’accident.

Un autre amendement stipule que le propriétaire d’un véhicule saisi doit récupérer son véhicule dans un délai précis s’il en revendique la propriété.

Le Straits Times a rapporté en novembre 2024 qu’il y avait plus de 1 000 véhicules dans le fourreau de la police de la circulation à Airport Road à la fin du mois d’octobre, dont deux étaient là depuis 2015.

Avec cette nouvelle loi, la police de la circulation pourra facturer des frais de stockage aux propriétaires qui ne récupèrent pas leur véhicule dans les temps impartis, et les frais de stockage quotidiens devront être acquittés avant la restitution du véhicule. La police pourra également disposer du véhicule saisi un mois après la fin du délai de récupération, ou le vendre aux enchères. Les nouvelles lois s’appliqueront également aux véhicules actuellement saisis.

Bon à savoir

  • Les récentes modifications de la législation visent à clarifier la distinction entre infractions routières graves et légères.
  • Les statistiques montrent une nécessité d’adapter les lois à l’évolution des comportements des conducteurs.
  • Un cadre juridique flexible est mis en place pour faciliter les décisions judiciaires en fonction des circonstances particulières des cas.

La discussion sur l’équilibre entre la sévérité des peines et la nécessaire protection des droits des contrevenants soulève des questions importantes. Il est essentiel de réfléchir à la manière dont des révisions législatives peuvent à la fois dissuader les comportements irresponsables tout en évitant des sanctions disproportionnées. Quels sont vos avis à ce sujet ?



  • Source image(s) : www.straitstimes.com
  • Source : https://www.straitstimes.com/singapore/politics/bill-passed-to-prevent-some-first-time-traffic-offenders-from-being-overly-punished


By Sandrine Dubois

Sandrine Dubois est une Journaliste indépendante trilingue, elle est née sur île de la Grenade, puis a fait ses études aux Etats-Unis à l' "University of Northern Iowa" , aujourd'hui elle intervient sur différents médias Web pour partager ses compétences dans les thématiques sociétales, business, lifestyle et culture.

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