Le gouvernement militaire du Myanmar, qui a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État en février 2021, a mis en place une nouvelle loi sur la cybersécurité qui impose des contrôles étendus sur le flux d’informations. Ces mesures ont été annoncées vendredi dernier dans des journaux d’État, bien que des rapports indiquent qu’elles sont entrées en vigueur deux jours plus tôt.

Le gouvernement militaire a déjà tenté par le passé de restreindre le trafic en ligne. Selon l’agence de presse AP, les utilisateurs de la plupart des services VPN gratuits avaient des difficultés de connexion en mai de l’année dernière, tandis que certaines personnes séjournant sur des appareils ayant des applications VPN ont été condamnées à des amendes et arrêtées.

À cette période, le ministère des Transports et des Communications avait informé les entreprises de télécommunications et les fournisseurs d’accès à Internet qu’un accès à des plateformes comme Facebook, Instagram, X/Twitter, WhatsApp et aux services VPN était désormais interdit.

Des actions ont également été menées pour bloquer des sites web et des applications au niveau du réseau, empêchant les utilisateurs d’accéder à des contenus que l’armée ne souhaite pas qu’ils consultent. Technologies provenant des alliés du Myanmar, comme la Chine et la Russie, sont utilisées à des fins de surveillance et de censure.

La nouvelle loi prévoit des sanctions, y compris des avertissements, amendes, suspensions, mises sur liste noire et éventuellement des fermetures pour les fournisseurs de services de plateformes numériques qui ne respectent pas les règles. La fourniture de VPN non autorisés pourrait entraîner une peine de prison, des amendes, ainsi que la confiscation de matériel.

La nouvelle législation vise également toute personne qui mettrait en place un système de jeux en ligne sans permission officielle.

Plusieurs autres pays asiatiques ont également proposé ou adopté des lois sur la cybersécurité ayant des aspects restrictifs. Comme nous l’avons rapporté, une loi sur Internet donnant au gouvernement le pouvoir de réglementer le contenu en ligne est entrée en vigueur au Vietnam à la fin de l’année dernière.

Tout comme au Vietnam, la nouvelle loi au Myanmar exige des fournisseurs de services de plateformes numériques qu’ils conservent les noms et autres données personnelles de leurs utilisateurs – dans ce cas pendant jusqu’à trois ans – et qu’ils les divulguent aux autorités si demandées.

La résistance au régime militaire du Myanmar s’est fortement appuyée sur les réseaux sociaux, l’application de chat et de réseau social Telegram étant particulièrement active.

Selon une enquête du BBC World Service réalisée à la fin de l’année dernière, l’armée ne contrôle pas plus d’un quart du territoire birman.

Bon à savoir

  • Le Myanmar a une histoire récente de troubles politiques qui a conduit à une attention internationale accrue sur ses lois.
  • Les conflits internes et les troubles civils ont souvent été exacerbés par la censure et le contrôle des médias.
  • La technologie de censure utilisée au Myanmar tire des leçons des méthodes déjà employées en Chine.

En somme, le recentrage sur la cybersécurité au Myanmar soulève des questions sur la liberté d’expression et la vie privée à l’ère numérique. Alors que la lutte pour les droits civils se poursuit, il est essentiel de considérer comment les législations peuvent influencer la dynamique entre le gouvernement et ses citoyens. Quelles pourraient être les implications de telles lois sur le dialogue public et la mobilisation sociale dans le pays ?



  • Source image(s) : developingtelecoms.com
  • Source : https://developingtelecoms.com/telecom-business/telecom-regulation/17812-myanmar-s-military-enacts-new-cybersecurity-law.html


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