“Défense de toucher”. Depuis leur émergence en tant que collections de curiosités, les musées dédiés à la science et à la technologie ont évolué pour devenir des espaces interactifs modernes, véritables pôles d’attraction touristique et symboles identitaires des villes qui les abritent. Prenons par exemple le Musée des Sciences de la Cité des Arts et des Sciences de Valence ou la Domus, Maison de l’Homme de La Corogne.
Ces établissements, dotés de dispositifs interactifs tant mécaniques que numériques, ont été conçus avec un objectif pédagogique précis. Ils ont ainsi laissé derrière eux l’ancienne notion de collections statiques et de contemplation pour s’imposer comme des environnements dynamiques favorisant la participation active et l’apprentissage par l’expérience.
Dans un monde où la technologie s’est intégrée à notre quotidien, modifiant nos accès à l’information et nos interactions avec le monde, la question se pose : les dispositifs numériques doivent-ils simplement compléter les objets physiques, ou peuvent-ils devenir le point central de l’expérience muséale ?
Le visiteur au cœur de l’expérience
La trajectoire des musées de science a été influencée par les besoins éducatifs et sociaux ainsi que par les évolutions technologiques. Alan J. Friedman, chercheur, propose de diviser cette évolution en trois phases :
- A la fin du XVIIIe siècle, les musées étaient orientés vers la formation technique, avec des collections financées par l’industrie pour stimuler le progrès économique.
- Au début du XXe siècle, s’inspirant des foires industrielles, ces musées mêlaient éducation et préservation d’artefacts historiques, introduisant des expositions interactives pour séduire un large public.
- Enfin, dans une troisième phase, l’accent s’est déplacé des collections permanentes vers l’apprentissage par l’expérience, plaçant ainsi le visiteur au centre de l’attention.
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