Une personne écrivant

Agrandir (crédit : Memento | Aurich Lawson)

Avec l’afflux d’images générées par l’IA photoréalistes envahissant les réseaux sociaux comme X et Facebook ces jours-ci, nous semblons entrer dans une nouvelle ère de scepticisme médiatique : l’ère de ce que j’appelle le “deep doubt”. Bien que la remise en question de l’authenticité du contenu numérique soit une pratique ancienne—et que les médias analogiques aient traversé des épreuves bien avant cela—l’accès facile aux outils générant du contenu fictif convaincant a conduit à une nouvelle vague de menteurs utilisant des scènes générées par l’IA pour nier des preuves documentaires réelles. En parallèle, le scepticisme existant des personnes à l’égard du contenu en ligne provenant d’inconnus pourrait atteindre de nouveaux sommets.

Le “deep doubt” est un scepticisme envers les médias réels qui découle de l’existence de l’IA générative. Cela se manifeste par un large scepticisme public envers la véracité des artefacts médiatiques, ce qui engendre une conséquence notable : les gens peuvent désormais affirmer plus crédiblement que de réels événements ne se sont pas produits et suggérer que des preuves documentaires ont été falsifiées à l’aide d’outils d’IA.

Le concept de “deep doubt” n’est pas nouveau, mais son impact dans le monde réel devient de plus en plus évident. Depuis l’apparition du terme “deepfake” en 2017, nous avons assisté à une évolution rapide des capacités des médias générés par l’IA. Cela a conduit à des exemples récents de “deep doubt” en action, comme des théoriciens du complot affirmant que le Président Joe Biden a été remplacé par un hologramme alimenté par l’IA et l’accusation infondée de l’ancien Président Donald Trump en août, selon laquelle la Vice-Présidente Kamala Harris aurait utilisé l’IA pour simuler les tailles de foule à ses rassemblements. Et vendredi, Trump a de nouveau “crié AI” à la vue d’une photo de lui avec E. Jean Carroll, une écrivaine qui l’a poursuivi avec succès pour agression sexuelle, contredisant ainsi sa déclaration selon laquelle il ne l’avait jamais rencontrée.

En tant que journaliste, je suis frappé par la rapidité avec laquelle le scepticisme envers les médias évolue. Ce phénomène peut réellement façonner notre compréhension de la vérité dans une époque où l’authenticité semble de plus en plus contestable.

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