À la recherche du “Cimetière de Pinochet” : Des technologies de pointe pour explorer le Cerro Chena
Le Cerro Chena, site où se trouvait l’un des principaux centres de torture et d’exécution durant la dictature de Pinochet, demeure un lieu d’étude en quête des restes de personnes disparues, victimes du régime militaire qui a pris le pouvoir au Chili sans faire face à la justice.
Grâce à des technologies avancées, une équipe de techniciens se mobilise activement à l’ombre du Cerro Chena, situé dans la commune de San Bernardo. Cet endroit a été le théâtre de certains des actes les plus atroces durant la dictature dans la zone centrale du pays.
Avec plus de 1 100 personnes toujours portées disparues depuis plus de 50 ans, les cicatrices laissées par cette période meurtrière continuent de se faire sentir. Pour tenter de guérir ces blessures, le gouvernement de Gabriel Boric a mis en place un Plan National de Recherche.
Ce plan vise à apporter des réponses aux familles de milliers de disparus et à amorcer la fermeture d’un chapitre douloureux de l’histoire nationale.
Une machine sophistiquée analyse le sol à l’aide de pulses électromagnétiques, capable de détecter des anomalies jusqu’à quatre mètres de profondeur. Les résultats, attendus pour avril, permettront d’identifier des zones propices à d’éventuelles fouilles.
Mónica Monsalves, fille d’Adiel Monsalves, un employé des chemins de fer exécuté par le régime, a déclaré à l’Agence EFE que “51 ans après, nous avons enfin la possibilité de mener cette recherche car les conditions, la technologie et la volonté politique sont réunies.” Elle espère toujours pouvoir retrouver son père sur les pentes du Cerro Chena.
Une quête inlassable au Cerro Chena
Selon la juge en charge de l’affaire, Marianela Cifuentes, au moins 15 sites géoréférencés ont été identifiés dans la région de San Bernardo.
“Le premier est l’endroit où la juge Cecilia Flores a débuté les fouilles en 2001. Un autre est celui où une ossature complète a été découverte, à l’emplacement actuel du Parc Métropolitain. Un talus proche a également été désigné par un témoin lors de visites précédentes”, a-t-elle ajouté.
“Nous avons comparé des photographies aériennes récentes avec celles de l’époque pour repérer des zones où le sol pourrait avoir été modifié. Tous ces lieux font partie des sites à examiner”, a précisé Cifuentes.
Le site connu sous le nom de “Cimetière de Pinochet” se situe à la sortie sud de Santiago, à proximité de la Route 5, où l’on estime qu’au moins 100 personnes ont été torturées, exécutées et fait disparaître.
Parmi eux, Manuel Silva Carreño, ouvrier agricole arrêté à Paine, qui a été aperçu pour la dernière fois vivant à Chena.
Sa famille a déposé une plainte pénale en novembre 2023 pour inhumation et exhumation illégales, le qui a permis de lancer des investigations dans divers points du promontoire.
“Il existe de nombreux éléments et preuves qui justifient cette plainte : il est bien connu que cet endroit a été un centre de détention illégal et de torture au début de la dictature, et plusieurs survivants ont rapporté des exécutions. Des ossements humains avaient été retrouvés en 2001 et 2002”, a déclaré à l’Agence EFE l’avocate et partie plaignante, Alejandra Arriaza.
Les sites restants
Alors que les recherches se poursuivent sur le terrain, les familles attendent toujours les résultats des découvertes précédentes : 89 caisses contenant les restes de 300 victimes présumées avaient été découvertes au début de 2023, entreposées à l’Université du Chili depuis 2002.
“En 2019, ces caisses ont été transférées au Service Médical Légal (SML) sans avoir été examinées, dont une étiquetée “Cerro Chena”.”, a précisé Cifuentes.
Le SML a informé qu’il attend des résultats sur la datation des restes et qu’un rapport est en cours d’élaboration. Si ces restes proviennent bien de la période concernée, des comparaisons génétiques pourront être réalisées avec les échantillons donnés par les familles de disparus”, a-t-elle ajouté.
Bien que la recherche progresse par rapport aux cinq dernières décennies, le rythme reste plus lent que ce que les familles souhaiteraient. Le terrain, rocailleux, est jonché de débris et de matériaux accumulés suite à la construction de l’autoroute menant vers le sud.
“En raison des caractéristiques du cerro, nous n’avons pu progresser que dans certains sites lors de ces trois jours (26, 27 et 28 décembre), et il reste environ dix sites, dont les investigations seront reprises en mars ou avril”, a détaillé Arriaza. Parmi eux se trouve le secteur désigné “Tierras Blancas”, à l’intérieur du Régiment de San Bernardo.
“Le temps a emporté nos grands-mères et nos mères, mais nous continuons à chercher les fils et petits-fils jusqu’à aujourd’hui, et nous introduisons des plaintes pour, en fin de compte, les ramener à la maison. C’est notre objectif.”, a conclu Monsalves, nourrissant un nouvel espoir après un demi-siècle d’attente.
Points à retenir
- Le Cerro Chena abrite l’un des plus grands centres de torture de la dictature chilienne.
- Plus de 1 100 disparus sont toujours non retrouvés, et le gouvernement actuel a lancé un plan de recherche pour répondre à leurs familles.
- Des technologies avancées comme des analyses électromagnétiques sont utilisées pour identifier les zones à fouiller.
- Des ossatures humaines ont été découvertes dans le passé, mais de nombreuses inconnues demeurent.
- La patiente quête des familles perdure face à des défis logistiques et temporels.
Cette situation rappelle l’importance de la mémoire collective et des efforts pour atteindre la justice. À l’heure où de nouvelles technologies se mettent au service de la vérité, comment ces révélations influenceront-elles notre compréhension du passé et la quête de réconciliation ?
- Source image(s) : eldesconcierto.cl
- Source : https://eldesconcierto.cl/2025/01/05/se-busca-el-cementerio-de-pinochet-con-ultima-tecnologia-indagan-los-terrenos-del-cero-chena
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