Un fait fondamental sur les jeux vidéo échappe visiblement à Hollywood : les joueurs ne considèrent pas les jeux vidéo comme de simples divertissements. Pour eux, ces jeux représentent avant tout des récits captivants.
Les meilleurs jeux, et même ceux de moyenne qualité, parviennent à nous faire oublier que nous jouons. Chacun d’entre nous connaît instinctivement l’emplacement du bouton X, car lorsque l’on joue, on vit véritablement l’expérience que le jeu offre, bien plus qu’on ne fait du temps de loisir avec un jouet. Malheureusement, le film *Until Dawn* ne paraît pas saisir ce concept.
Dans un précédent article, j’ai suggéré que nous devrions aborder les adaptations de jeux vidéo de la même manière que les adaptations de livres, mais là où je voulais en venir était la nécessité de se fier à un public plus large que la seule base de fans préexistante. Pourtant, il semble que même cette démarche soit jugée trop généreuse. Certains studios continuent à penser qu’en adaptant un jeu vidéo, il faut modifier le texte même du jeu pour qu’il convienne à l’écran, et non l’expérience de jouer sur son canapé.
*Until Dawn* Aurait Dû Être Facile à Adapter
À première vue, *Until Dawn* semble être un choix judicieux, voire même sûr, pour une adaptation cinématographique. Le jeu est déjà très cinématographique, s’inspirant des films de slasher et mettant en avant des stars hollywoodiennes telles que Hayden Panettiere et Rami Malek. Cependant, non seulement le film ne parvient pas à réunir ces acteurs (seul Peter Stormare revient, mais pour incarner un personnage totalement différent), mais il propose aussi une histoire complètement autre. En réalité, ce n’est pas *Until Dawn*.
Dans le film, l’intrigue tourne autour d’un groupe d’enfants disparus, piégés dans une cabane où ils doivent survivre jusqu’à l’aube. Chaque fois qu’un personnage meurt, il se réveille dans un sous-genre d’horreur différent et le compte à rebours repart à zéro. Ce pitch est idéal pour un film intitulé *Cabin in the Woods 2*. Si un hommage aux tropes de l’horreur avec une violence gore pouvait être une bonne idée, cela ne correspond pas à l’essence de *Until Dawn*. Dans le jeu, ils ne sont pas piégés, ni réellement disparus, et leur but n’est même pas de survivre jusqu’à l’aube – ils attendent d’être secourus et savent que l’aide ne viendra qu’à l’aube.
Des éléments du jeu auraient pu être adaptés pour le film. Les retrouvailles des amis après un décès, la trahison au sein du groupe, ou même les wendigos dans la grotte auraient pu être intégrés dans un récit filmique cohérent. On nous explique que les réalisateurs souhaitaient créer quelque chose de surprenant pour les fans, mais *Les Hunger Games* ont engendré 3 milliards de dollars sans se soucier de surprendre ceux qui avaient lu les livres, ils ont simplement respecté le matériau d’origine. Ici, il semblerait que l’on cherche à multiplier des morts graphiques sans réelles conséquences, et le concept de boucle temporelle, censé rendre hommage au jeu, est tout simplement absurde.
Beaucoup de Films Manquent de Respect pour les Jeux Vidéo
*Until Dawn* n’est pas le seul film à faire preuve de mépris à l’égard des jeux vidéo. Si l’on remonte le temps, on peut se souvenir à quel point le film original *Super Mario* s’éloignait de son homologue ludique, et il en va de même pour *Doom*, voire même *Dead or Alive*, qui n’a clairement pas de véritable intrigue.
Ce n’est pas uniquement un phénomène du passé. Le film *Assassin’s Creed* a réussi à simplifier son univers tout en le rendant plus confus, sans véritable raison, à part une présomption que la version vidéo ne serait pas à la hauteur. Nous nous préparons à vivre la même chose avec *Minecraft*. Plutôt que de se situer dans l’univers du jeu et d’explorer une histoire issue d’un des récits dérivés, ou de développer une trame adéquate à ses mécanismes de création et de survie, il s’agit ici d’une famille aspirée dans un jeu de Minecraft. Ce n’est pas un récit que quiconque souhaite vraiment découvrir.
Le studio souhaite adapter *Minecraft* car c’est l’un des jeux les plus célèbres au monde. Cependant, il manifeste peu de respect pour l’œuvre. Je sais que mes critiques peuvent donner l’impression que je fais partie d’une minorité, mais cela m’indiffère. Ce qui est frustrant, c’est cette incompréhension persistante des jeux vidéo en tant que simples outils pour réaliser des profits. Je ne suis même pas un fan de *Minecraft*, et leur mauvaise approche me contrarie toujours.
Partiellement, cette attitude vient du complexe que les jeux vidéo semblent éprouver. En dépit de leurs ventes colossales, ils restent en deçà du cinéma dans les conversations culturelles (d’où des stats gonflées sur les *The Game Awards*, présentées tous les ans comme un acte de célébration excessif), et s’inspirent clairement du septième art pour essayer d’atteindre un peu de son prestige. Pourtant, lorsqu’il est question de rendre hommage à cet art, les jeux se transforment presque toujours en quelque chose de très différent pour s’intégrer.
Une part essentielle du problème repose sur le fait que l’adaptation d’un jeu vidéo devrait se faire en respectant l’œuvre originale et non en apposant un nom de marque sur une narration totalement différente. *Gran Turismo*, par exemple, raconte l’histoire d’un compétiteur qui gagne une compétition de jeu et débute une carrière de pilote peu mémorable. Ce n’est pas l’essence du jeu. Et le film *Until Dawn* ne respecte certainement pas son fidèle matériau d’origine. Peu importe si cela vous semble intéressant ou catastrophique, il est évident que cela ne ressemble en rien à *Until Dawn*.
Bon à savoir
- *Until Dawn* est un jeu d’horreur interactif, publié par Supermassive Games, connu pour ses choix narratifs impactants.
- Les adaptations de jeux vidéo au cinéma ont souvent souffert d’un manque de respect pour le matériau d’origine, entraînant des déceptions pour les fans.
- Des franchises comme *Assassin’s Creed* et *Doom* ont également été critiquées pour leurs adaptations mal comprises.
- Le succès des adaptations d’œuvres littéraires montre qu’il est possible de réussir en respectant l’essence du récit original.
En somme, l’adaptation de jeux vidéo en films reste un défi notoire. La clé réside peut-être dans la capacité à écouter non seulement les attentes des fans, mais aussi à respecter les histoires racontées dans les jeux eux-mêmes. La discussion sur l’intégration de la culture du jeu dans celle du cinéma est plus que jamais d’actualité. Quels seraient selon vous les moyens d’assurer une adaptation réussie ?
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