Meta traverse une période de bouleversements suite à une révision de ses politiques de modération de contenu, visant à satisfaire la nouvelle administration présidentielle. Les modifications apportées par Mark Zuckerberg, présentées comme un engagement en faveur de la « libre expression », allègent considérablement les restrictions sur les discours liés à l’immigration, à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle. Ces mises à jour ouvrent la voie à des discours de haine, touchant particulièrement la communauté LGBTQ+, les immigrants et les personnes souffrant de problèmes de santé mentale.

Selon 404Media, les forums internes de Meta se sont vu submergés par des manifestations d’employés exprimant leur indignation. Des captures d’écran obtenues par ce média montrent des centaines de commentaires de salariés préoccupés par les implications de ces nouvelles politiques. Un post interne largement partagé indique : « J’ai dû relire le texte de la politique plusieurs fois pour croire ce que je voyais. C’est une déclaration très claire disant que nous sommes d’accord avec le fait que des gens attaquent d’autres en fonction de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Cela va causer énormément de dommages. Merci de reconsidérer ce changement. »

Le retour de flamme a été particulièrement fort au sein des employés LGBTQ+ de Meta, nombreux à se demander comment ces politiques s’alignent avec celles de l’entreprise en matière d’inclusivité. Certains ont pris des congés, tandis que d’autres envisagent ouvertement de démissionner. L’un d’eux a écrit : « Le moral des employés queer est au plus bas, et cela ne surprend personne. »

Les nouvelles directives autorisent désormais explicitement des déclarations péjoratives, y compris des accusations de maladie mentale ou d’anormalité basées sur le genre ou l’orientation sexuelle. Parmi les exemples cités par Platformer, on trouve :

  • « Les personnes trans ne sont pas réelles. Elles sont mentalement malades. »
  • « Les homosexuels ne sont pas normaux. »
  • « Les femmes sont folles. »
  • « Les personnes trans sont des monstres. »
  • « Une personne trans n’est ni un il ni une elle, c’est un ça. »

La décision de Zuckerberg de protéger les discours de haine sous le prétexte de favoriser le « débat politique » n’est pas surprenante, surtout à la lumière de ses récentes rencontres avec des personnalités comme Donald Trump et des influenceurs MAGA tels que Charlie Kirk et Benny Johnson. Ces gestes vers la droite pèsent lourdement sur les communautés marginalisées, décevant particulièrement ceux qui, en quête d’un environnement en ligne plus sûr, ont quitté Twitter pour Threads.

Le seul espoir réside dans la vive réaction tant au sein de Meta qu’auprès du grand public. « Je n’ai jamais ressenti aussi fortement que nous sommes du côté de l’histoire qui se trompe », a écrit un employé, d’après Platformer. Ces manifestations internes soulignent une résistance croissante aux décisions d’entreprise qui privilégient le pouvoir au détriment des individus.

Cependant, cette résistance fait face à un défi considérable. Des milliardaires comme Zuckerberg et Bezos ont créé des écosystèmes si profondément ancrés dans la vie quotidienne — Facebook, Instagram, WhatsApp, Amazon Prime et Whole Foods — que quitter ou boycotter leurs services semble quasiment impossible pour beaucoup. Dans de vastes régions des États-Unis, dominées par des grandes surfaces et des chaînes de restaurants, les alternatives sont minces. C’est là le cœur du problème des monopoles tech : après avoir éliminé, absorbé ou copié la concurrence, ils dégradent leurs offres sans vergogne, conscients que les utilisateurs n’ont nulle part ailleurs où se tourner. Tant qu’une masse critique de personnes ne décidera pas de bouleverser ses habitudes pour protéger la dignité et la vie des autres, ce cycle perdurera.

La grande question reste de savoir si nous sommes prêts à déranger nos vies pour défier ces géants d’entreprise ou si leur emprise sur notre existence quotidienne est déjà trop forte pour être rompue. Pour sa part, Zuckerberg semble peu inquiet. Dans une déclaration faite hier, il a rejeté les critiques, suggérant que les seules personnes qui quitteraient Facebook ou Instagram en raison de ses politiques ne font que « signaler leur vertu ».

Points à retenir

  • Les nouvelles politiques de Meta promeuvent une certaine liberté d’expression, mais soulevées des inquiétudes concernant les discours de haine accrus.
  • La réaction des employés, surtout au sein de la communauté LGBTQ+, indique une forte opposition aux nouvelles directives.
  • Le dilemme de quitter des plateformes ancrées dans l’écosystème numérique souligne la difficulté de résister à la domination des grandes entreprises technologiques.

Cette situation ouvre un débat essentiel sur la responsabilité des entreprises en matière de protection des droits humains et des valeurs d’inclusivité. Comment trouver un équilibre entre liberté d’expression et respect des individus, particulièrement dans un contexte où les plateformes numériques façonnent de plus en plus nos interactions sociales?



  • Source image(s) : www.pajiba.com
  • Source : https://www.pajiba.com/news/can-those-who-care-about-equality-afford-to-abandon-facebook-or-instagram.php


By Maria Rodriguez

Maria est Journaliste Trilingue indépendante depuis 2015, elle intervient sur LesNews Le Web est à nous dans les univers : International, Economie, Politique, Culture et d'autres faits de Société

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