
Je viens de lire ce qui pourrait bien être l’article le plus déprimant que j’ai jamais rencontré. En guise d’introduction, je devrais préciser que, de par mes qualifications, j’étais censé devenir professeur d’université. J’ai étudié jusqu’à obtenir un diplôme prestigieux, puis j’ai enseigné des matières comme l’ingénierie électrique et la physique dans plusieurs établissements, toujours avec un grand plaisir.
Je fais donc partie de la liste de diffusion d’un magazine intitulé « Inside Higher Ed », où est paru cet article peu engageant. Son auteur, Seth Bruggeman, est professeur d’histoire à l’Université Temple de Philadelphie et représente le type d’enseignant que j’aspirais à devenir, spécialisé dans l’histoire locale, un domaine riche à Philadelphie.
L’article, daté du 14 janvier 2025, s’intitule « Une crise de confiance en classe ». Voici un extrait qui pourrait susciter quelques débats :
« C’était le jour suivant mon retour des vacances de Thanksgiving. J’avais passé ce temps à ruminer un nouveau cas de tricherie, et j’ai décidé d’agir. “Mesdames et messieurs,” ai-je expliqué, “je ne peux vraiment plus vous faire confiance.”
Bruggeman poursuit en relatant que bien des étudiants de sa classe, composée de 160 premières années, semblaient absents ou distraits. Certains souhaitaient discuter de leurs notes, mais n’honoraient jamais ces échanges. Il mentionne ensuite que ses assistants de recherche devaient souvent examiner des travaux où les étudiants avaient soumis du contenu généré par l’IA. Un étudiant avait même retouché une photo de lui au musée local au lieu de s’y rendre, ce qui était pourtant le devoir. Même un simple quiz en classe se transformait en une série de réponses identiques, laissant Bruggeman s’interroger sur une éventuelle tricherie, l’utilisation de l’IA ou simplement sur la facilité de son questionnaire.
Ayant été élevé dans le respect de l’éducation et de son organisation, je suis frappé de constater les évolutions qui s’opèrent. Bruggeman affirme que ses étudiants lisent plutôt mal, ce qui paraît étrange étant donné la réputation sélective de Temple.
Qui est donc responsable de cette situation ? Le niveau K-12 pourrait être pointé du doigt, mais les enseignants que j’ai rencontrés dans le primaire et le secondaire étaient dévoués et passionnés. À mon sens, la responsabilité revient aux établissements d’enseignement supérieur qui, dans les années 1990, ont engagé des administrateurs axés sur la rentabilité. Dans une quête d’expansion, ils ont négligé leur mission essentielle : offrir aux étudiants des modèles à suivre, orienter le cursus vers un savoir universel, notamment les arts libéraux, et instiller un respect pour la recherche, peu importe sa complexité.
Natalie, avec ses nombreuses réussites académiques, incarne une inspiration. Dans le domaine de l’éducation, on pourrait presque revendiquer le retour à des pratiques anciennes. Les livres doivent rester en papier, de préférence lourds, les tableaux noirs devraient reprendre leur place, et les professeurs devraient interagir plus souvent avec leurs élèves (ce qui n’est plus vraiment le cas aujourd’hui), tout en abordant l’intelligence artificielle avec la distance nécessaire.
Mark Kinsler, quant à lui, s’engage à garder une perspective plus joviale à l’avenir. Il est tenu en haleine par Natalie et trois chats dans leur maison enneigée de Lancaster (Ohio, pas Pennsylvanie ou Californie).
Article original rédigé par : Mark Kinsler
Points à retenir
- Seth Bruggeman, un historien à Temple University, évoque des problèmes de confiance dans l’enseignement supérieur.
- Un nombre croissant d’étudiants ne montre pas d’engagement et traite parfois les devoirs avec négligence, y compris la tricherie avec des contenus générés par l’IA.
- Les établissements d’enseignement supérieur doivent réévaluer leur mission éducative et leurs priorités face à la rentabilité.
L’évolution des méthodes pédagogiques et le rapport des étudiants à l’éducation méritent une attention particulière. Comment pourrions-nous rétablir la confiance et l’engagement dans un environnement académique en pleine mutation ? Ces questions restent ouvertes et pourraient nourrir de riches débats sur l’avenir de l’éducation.