Tous les sports, toutes les disciplines, chaque spécialité ont leurs géants. Des hommes respectés, parfois élevés au rang de divinité. La comparaison à un être supérieur est évocatrice, puisque ces athlètes, chefs, artisans, et autres semblent jouir de grâce exceptionnelle même avant leur naissance. Ici, nous allons aborder le Grand Prix de moto. La question du meilleur pilote de tous les temps peut sembler vaine, mais elle suscite un intérêt indéniable. Eddie Lawson a son mot à dire. Analyse.
Il est clair pour tous que comparer les époques n’a pas de sens. Personne ne peut imaginer Valentino Rossi aux commandes de la MV Agusta de Giacomo Agostini, bien plus brute, naturelle et simple que la YZR-M1. L’inverse est également vrai : Mike Hailwood ne pourrait pas prendre en main les machines modernes. Laissons de côté les barrières temporelles le temps d’un article. Quel pilote vous a le plus ébloui au guidon ? Il s’agit davantage de sensations que de statistiques. Valentino Rossi, Marc Márquez et Jorge Lorenzo viennent à l’esprit. Cependant, un monstre sacré est trop souvent omis dans le débat.
Eddie Lawson. L’Américain, avec son caractère discret – pour ne pas dire timide – passe souvent inaperçu lorsque le sujet est abordé. Mais savez-vous nommer un pilote plus létal, précis, chirurgical à son époque ? Pas sûr. Un petit rappel des faits : Eddie fait son entrée dans le championnat du monde en 1983, à une période glorieuse. Roberts, qui vient d’écrire une page de l’histoire, laisse sa plume à Lawson. Rapidement, le microcosme découvre un pilote sensationnel, d’une propreté inégalée. Jorge Lorenzo avant Jorge Lorenzo, avec en plus deux temps et moins d’électronique.

Eddie Lawson chez Yamaha, c’était létal.
Eddie se distingue de ses compatriotes. Alors que Randy Mamola fait le show sur et hors de la piste, “Steady” – pour “le stable” – empile les trophées sans commettre la moindre erreur. Une fois le casque enlevé, c’est sa sensibilité et sa timidité qui s’expriment. Tout comme Jim Clark en Formule 1, Lawson n’est pas fait pour le monde médiatique. Tout comme le Britannique, cela lui est tombé dessus. Un élu, si vous préférez.
Un don se cultive. Ainsi, le Californien travaille constamment pour améliorer ses performances et accroître sa létalité. En 1984, il devient champion du monde en 500cc pour la première fois, sur une Yamaha. Sans conteste le meilleur pilote de ce moment particulièrement compétitif. Mamola, Gardner, Uncini, Spencer, Schwantz et Doohan ont tous terminé derrière Eddie. Deux autres titres suivront, en 1986 et 1988.
En 1989, après avoir quitté le cocon Yamaha, Eddie doit composer avec Erv Kanemoto et Honda. Cette année-là, il nous récite son plus beau poème. Fort de son expérience de course, il défie les pronostics et bat Wayne Rainey, l’un de ses « enfants ». Ce quatrième titre mondial marque la fin de la dynastie Lawson. Une blessure en début 1990 met un terme aux espoirs de ce génie. Cagiva décide de l’engager en 1991, en dernier recours. Là encore, la sagesse et l’intelligence portent leurs fruits. Il rejoint le très exclusif club des vainqueurs de Grand Prix sur trois machines différentes en Hongrie un an plus tard.

Eddie Lawson chez Honda en 1989, Blue Dead Redemption.
Est-il le meilleur pilote de tous les temps ? Personne ne le sait. Le simple fait que la question se pose en dit déjà long. Ou devrais-je la reformuler. Dans des conditions climatiques égales et avec des motos choisies aléatoirement, qui choisiriez-vous, dans l’histoire du Grand Prix, pour remporter un championnat de seize courses ?
Il faut un pilote au mental d’acier, riche en expérience, fort dans le peloton, adaptable à n’importe quelle monture et qui s’est prouvé au soleil comme sous la pluie. Ne cherchez pas ailleurs, c’est lui votre homme.
Avez-vous des souvenirs d’Eddie Lawson ? Dites-le-moi dans les commentaires !

Très fort sur trois machines différentes, quatre titres en 500cc… que vous reste-t-il à faire pour l’ajouter à votre top 5 ?
Bon à savoir
- Eddie Lawson a remporté quatre titres mondiaux en 500cc, un exploit rare dans l’histoire du sport.
- Il a fait partie d’une génération de pilotes talentueux, incluant des noms comme Wayne Rainey et Randy Mamola.
- Lawson est reconnu pour sa capacité à s’adapter rapidement à différentes motos et configurations.
- Il a su faire ses preuves tant sous la pluie qu’en conditions sèches, démontrant une polyvalence qui le distingue.