Dans un geste qui a été perçu par certains comme une tentative de séduire l’administration Trump à venir, le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé dans une vidéo mardi que l’entreprise mettrait fin à son programme de vérification des faits par des tiers.
À la place, la société adoptera une approche axée sur les échanges communautaires, inspirée par la plateforme X d’Elon Musk, où les allégations controversées de Musk concernant l’élection présidentielle de 2024 ont suscité des milliards de vues.
L’annonce de Zuckerberg a été accompagnée d’un message rédigé par Joel Kaplan, le nouveau directeur des affaires mondial de Meta, décrit comme “ami de Trump”, qui a qualifié ce changement de “plus de discours et moins d’erreurs”. Kaplan s’est également exprimé mardi matin sur Fox & Friends pour commenter cette mise à jour.
“Trop de contenus inoffensifs sont censurés, trop de personnes se retrouvent injustement enfermées dans ‘la prison Facebook’, et nous sommes souvent trop lents à répondre dans ces cas-là”, a écrit Kaplan dans son message. Il a également précisé que Meta prévoit de réintégrer davantage de contenus civiques, notamment des publications sur les élections, la politique ou les enjeux sociaux.
Le Real Facebook Oversight Board (RFOB), un groupe établi pour contrer les échecs perçus du propre conseil de surveillance de Meta, a fermement critiqué cette décision, la qualifiant de “crise fabriquée”, décrivant cela comme une manœuvre politique pour signaler que les plateformes de Meta sont ouvertes aux propagandes d’extrême droite.
Le groupe a ajouté : “Le virage de Twitter vers la cessation de la vérification des faits a transformé cette plateforme en un vrai marécage ; Zuck les rejoint dans cette course vers le bas.”
Cette décision a généré d’autres réactions négatives.
Le journaliste des médias Oliver Darcy a commenté : “Meta a choisi Fox News pour annoncer l’arrêt de son programme de vérification des faits par des tiers. Zuck ne se contente pas de baiser la bague, il bave littéralement dessus.”
De son côté, la journaliste technologique Kara Swisher a déclaré : “Les inondations toxiques de mensonges sur des plateformes sociales comme Facebook ont sapé la confiance, pas les vérificateurs de faits. Laissez-moi insister : Mark Zuckerberg ne s’est jamais soucié de cela et ne le fera jamais.”
Lisa Gilbert, co-présidente du groupe de surveillance Public Citizen, a également réagi en affirmant que “la désinformation circulera plus librement avec ce changement de politique, car nous ne pouvons pas supposer que des corrections seront apportées lorsque de fausses informations proliféreront. Le peuple américain mérite des informations précises concernant nos élections, les risques pour la santé, l’environnement, et bien plus encore. Nous condemnons ce mouvement irresponsable et les dommages qu’il pourrait causer à notre discours public.”
Nora Benavidez, conseillère principale et directrice de la justice numérique et des droits civils de l’organisation Free Press, a écrit dans une déclaration mardi : “La nouvelle promesse de Meta de réduire la vérification des faits n’est pas surprenante : Zuckerberg figure parmi ces milliardaires qui se rapprochent de démagogues dangereux comme Trump et qui poussent des initiatives favorisant leurs profits au détriment de tout et de tous.”
Meta, qui cherche à convaincre le gouvernement américain d’utiliser son intelligence artificielle et fait face à un procès antitrust fédéral ce printemps, a tenté d’entrer dans les bonnes grâces de Trump et d’aplanir des relations devenues fraîches (Meta avait temporairement exclu Trump de ses plateformes après ses commentaires sur l’insurrection du 6 janvier). Meta a récemment fait un don d’un million de dollars au fonds d’inauguration de Trump et Zuckerberg s’est rendu l’automne dernier au club Mar-A-Lago de Trump pour le rencontrer.
Points à retenir
- Meta abandonne son programme de vérification des faits par des tiers pour adopter une approche communautaire.
- Le changement a suscité des critiques, notamment de la part d’organisations de surveillance et de professionnels des médias.
- Cette décision pourrait permettre à la désinformation de circuler plus librement sur la plateforme.
- Des personnalités influentes ont exprimé leur scepticisme quant à l’engagement de Zuckerberg envers la véracité des informations.
Ce choix de Meta soulève de nombreuses questions sur le rôle des plateformes de médias sociaux dans la diffusion de l’information. La frontière entre la liberté d’expression et la lutte contre la désinformation est complexe et essentielle à explorer, surtout dans un paysage politique volatile. Comment les utilisateurs de ces plateformes peuvent-ils naviguer en toute sécurité dans cet environnement d’information en évolution ?
- Source image(s) : www.commondreams.org
- Source : https://www.commondreams.org/news/meta-fact-checking
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