L’Impact de ChatGPT sur l’Eau : Comment ça Marche ?

Alors que les feux de forêt continuent de faire rage dans la région métropolitaine de Los Angeles, les résidents et les visiteurs se demandent peut-être s’ils peuvent agir, même de manière minime, pour éviter davantage de destructions. En plus de donner de leur temps ou de faire des dons en argent ou en biens, les réseaux sociaux offrent aux habitants de Los Angeles une façon très simple de contribuer à la conservation de l’eau : réduire leur utilisation de ChatGPT.

Mais en quoi ChatGPT et d’autres outils d’intelligence artificielle ont-ils un lien avec l’approvisionnement en eau ? Laissez-nous vous expliquer.

Les plateformes d’IA ne peuvent générer de contenu sans l’aide de grands serveurs situés dans des centres de données. Ces derniers “contiennent des milliers de puces informatiques haute performance qui traitent les requêtes des utilisateurs”, explique Daniel Kearney, directeur technique de Firmus Technologies, qui se spécialise dans la création de solutions opérationnelles durables pour les entreprises d’IA.

“Étant donné que les ordinateurs et les circuits intégrés qui alimentent les serveurs sont très densément packés, ils produisent une chaleur considérable. L’exécution d’applications AI complexes comme ChatGPT nécessite une puissance de calcul immense, générant beaucoup de chaleur 24 heures sur 24”, précise HP Newquist, historien de l’intelligence artificielle et auteur de “The Brain Makers: Genius, Ego, and Greed in the Quest for Machines That Think”.

Pour prévenir les pannes de serveurs, des systèmes de refroidissement sont mis en place pour réguler les températures des centres de données. Dans de nombreux cas, “l’eau est utilisée pour refroidir physiquement les serveurs d’IA”, explique Mia Montoya Hammersley, professeure assistante spécialisée en droit environnemental et directrice de la Environmental Justice Clinic de la Vermont Law and Graduate School.

Alors, de combien d’eau parle-t-on précisément ? “Beaucoup de ces systèmes s’appuient sur l’eau pour absorber et dissiper la chaleur grâce à des tours de refroidissement ou des méthodes de refroidissement par évaporation”, indique Kearney. “Pour certaines grandes installations, cela peut signifier l’utilisation de millions de gallons d’eau par an.”

Les feux de forêt actuels sont, en partie, causés par la sécheresse qui touche une grande partie du sud de la Californie. “Avec un État déjà confronté à une sécheresse persistante, l’eau nécessaire pour combattre ces incendies met une pression supplémentaire sur l’approvisionnement en eau de l’État”, affirme Montoya Hammersley. “L’eau est une ressource finie et réduire l’utilisation de l’IA aura des impacts directs sur la disponibilité de l’eau dans l’État et sa capacité à répondre à cette catastrophe climatique.”

Les fans de ChatGPT peuvent être sceptiques, pensant que leur utilisation individuelle de cette technologie n’aura aucun impact réel sur l’approvisionnement local en eau, mais Kearney les invite à reconsidérer leur position.

“Les centres de données qui hébergent des services d’IA comme ChatGPT consomment continuellement de l’énergie et dépendent indirectement de l’eau pour le refroidissement”, explique-t-il. “Bien qu’une seule requête puisse sembler insignifiante, l’utilisation globale s’accumule rapidement lorsque des millions d’utilisateurs interagissent avec l’IA. En opérant de petits changements, comme retarder des tâches non urgentes liées à l’IA, les habitants de Los Angeles peuvent contribuer à garantir que l’eau et l’énergie restent disponibles là où elles sont le plus nécessaires durant ces périodes à risque élevé.”

Tant que les centres de données dépendent de l’eau pour réguler leur température, l’IA continuera d’impacter l’approvisionnement en eau, y compris dans les zones à climat plus chaud et plus sec. Newquist nous a dit que “les zones où l’eau est rare ou où des sécheresses se produisent” sont particulièrement exposées à l’épuisement de l’eau dû aux centres de données d’IA, si bien que “beaucoup d’entreprises construisent des centres de serveurs près des régions polaires ou dans des pays du nord ayant de basses températures ambiantes.”

En plus de se relocaliser vers des zones plus froides, certaines entreprises d’IA examinent des options de refroidissement qui ne dépendent pas de l’eau. Kearney a mentionné le “refroidissement par immersion”, qui consiste à “immerger directement le matériel dans un liquide de refroidissement spécial”, une approche qui pourrait réduire la consommation d’eau.

Avec l’IA qui ne montre aucun signe de ralentissement, un nombre croissant d’entreprises pourraient chercher des options de refroidissement qui ne déprécient pas les ressources naturelles comme l’eau. Mais en attendant, si vous êtes à Los Angeles, envisagez de limiter votre utilisation de ChatGPT jusqu’à ce que la menace des incendies de forêt disparaisse.